Santé
Secteur de la santé et transition au Burkina Faso : préserver les acquis et améliorer la gouvernance
Publié le jeudi 4 decembre 2014 | RAME
© aOuaga.com par Séni Dabo
Budget de l`Etat alloué à la santé : le RAME fait une évaluation à travers une étude Mardi 15 juillet 2014. Ouagadougou. Le Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) a organisé un atelier de restitution d`une étude sur le financement de la santé au Burkina. Photo : Bapion Ido, président du Conseil d`administration (PCA) du Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) |
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Le Burkina Faso a connu une insurrection populaire les 30 et 31 octobre 2014 qui a abouti à la chute de M. Blaise Compaoré, Président du Faso, Président du Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST. Une période de transition de 12 mois est installée à l’issue de laquelle des élections présidentielles et législatives couplées seront organisées. Le RAME, en tant qu’une organisation de la société civile, militant pour le droit de tous les Burkinabè à la santé, salue ce changement si elle est de nature à améliorer la gouvernance dans le secteur de la santé. Il demande aux autorités de la transition de mettre tout en œuvre pour sauvegarder les acquis en matière de santé.
Selon le comité ad ’hoc sur les atteintes aux droits humains mis en place suite à l’insurrection populaire, le bilan en dommages humains s’élèverait à 19 morts et 625 blessés . Le RAME déplore ces pertes en vies humaines qui sont injustifiables dans un Etat dit de droit et présente toute sa compassion aux familles des victimes. Il félicite les directions du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) et de l’Hôpital National Blaise Compaoré (HNBC), pour les initiatives prises en faveur de la prise en charge gratuite et le remboursement des frais médicaux des blessés qui ont été admis dans leurs structures. Le RAME salue l’élan patriotique et de solidarité qui a animé tous ceux qui ont fait et continuent de faire des dons en espèces et en nature à ces centres hospitaliers pour leur permettre de relever ce défi. Nous exhortons les directeurs de ces deux centres à mettre tout en œuvre pour garantir le maximum de transparence dans la gestion de ces ressources et à montrer un niveau de condescendance pour favoriser la prise en charge de la majorité des personnes concernées. A notre humble avis, tout reliquat qui se dégagerait de ces ressources devrait faire l’objet d’une discussion plus élargie pour déterminer leur domaine d’affection au lieu d’un reversement systématique dans le fonctionnement normal de ces centres.
Nous souhaitons, à travers cette déclaration, saluer la promesse faite par le Président et le Premier ministre de la transition de combattre les mauvaises pratiques dans la gestion des deniers publics. Il nous paraît utile de leur rappeler que les services de santé ont été classés 14e sur les 16 services les plus corrompus par le rapport 2013 sur l’état de la corruption au Burkina Faso du Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC). Ce classement n’est nullement honorable pour le secteur de la santé qui est celui où s’expriment les plus grandes souffrances humaines. Considérant que selon le même rapport du RENLAC, les services de la santé sont ceux qui viennent en tête des services les plus sollicités par les populations, on devine aisément qu’un nombre très élevé de Burkinabè sont victimes des cas de mauvaises pratiques dans le domaine de la santé.
Par conséquent, nous souhaitons que le Président de la transition et le Premier ministre instruisent les autorités en charge du secteur de la santé à œuvrer afin que ce secteur ne soit plus compté parmi les secteurs les plus corrompus de notre pays, quel qu’en soit son rang.
Le 1er décembre est célébré la Journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida. Nous profitons de l’occasion pour interpeller le Chef de l’Etat afin que les acquis engrangés sous le leadership de son prédécesseur soient sauvegardés et renforcés. Notamment grâce au plaidoyer de la société civile, l’Etat alloue chaque année environ 8 milliards de francs CFA pour l’achat des médicaments et autres réactifs pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Cette action gouvernementale permet à notre pays de réduire sa dépendance de l’aide extérieure et de limiter ainsi les risques de ruptures de médicaments (ARV et réactifs surtout) dont les conséquences s’estiment en développement de résistances et, malheureusement, en perte de vies humaines.
L’actualité liée au virus Ebola nous commande également de rappeler aux nouvelles autorités que l’épidémie est à nos portes, avec les récentes déclarations de cas au Mali. Bien que le ministère ait déjà annoncé des prises de mesures pour prévenir la survenue de cas au Burkina Faso, nous pensons que ces mesures doivent être renforcées et que le Président du Faso doit vérifier personnellement la solidité du dispositif mis en place.
Pour finir, le RAME assure les autorités de la transition de sa disponibilité à travailler, à travers son Observatoire Communautaire sur l’Accès aux Services de Santé (OCASS), au renforcement du système de santé au Burkina Faso afin que tous les Burkinabè aient accès à des soins de santé de qualité.
Le Conseil d’Administration
Contacts de presse
Simon KABORE
E-mail : simonkabore@rame-int.org
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