Politique
Burkina Faso : Alizéta Ouédraogo, la chute de la "belle-mère nationale"
Publié le jeudi 4 decembre 2014 | Jeune Afrique
© Présidence par DR
Le président du Faso, Blaise Compaoré, reçoit en audience Une délégation de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina Faso (CCIA-BF) lundi 23 décembre 2013. Ouagadougou (Burkina). Le président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu en audience Une délégation de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina Faso (CCIA-BF), conduite par sa présidente, Alizéta Ouédraogo |
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C’était l’un des membres les plus influents du premier cercle. Réfugiée à Paris, Alizéta Ouédraogo, l’ex-"belle-mère nationale", dit n’avoir pas vu venir la chute de Compaoré et veut rentrer au pays.
Rien ne s’est passé comme prévu. Jamais Alizéta Ouédraogo n’avait imaginé que deux jours suffiraient à mettre un terme à vingt-sept années de pouvoir, qu’une marée humaine contraindrait Blaise Compaoré à la démission, et que des centaines de manifestants, pressés d’en découdre avec les symboles du régime, pilleraient et incendieraient son élégante maison, située à deux pas de la place de la Nation. À l’en croire, il s’en est fallu de peu : "Je suis partie en sandales, sans passeport, sans vêtements de rechange, sans rien. J’ai tout perdu."
Et c’est vrai qu’Alizéta Ouédraogo avait beaucoup à perdre. Femme d’affaires prospère, elle a fait fortune dans le cuir et dirigeait, depuis 2011, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina. Une ascension fulgurante qui, ne manquaient pas de rappeler ses détracteurs, avait coïncidé avec le mariage de sa fille Salah avec François, le frère cadet de Blaise Compaoré, en 1994.
Fossé entre l’élite et la jeunesse burkinabè
Le 16 novembre, elle est arrivée à Paris après avoir transité par le Bénin, mais elle refuse de s’étendre sur les circonstances de sa fuite. Tout juste reconnaît-elle avoir voyagé avec un passeport diplomatique béninois. Elle ne souhaite pas non plus dire ce que sont devenus ses proches. "Mon crime est d’avoir François pour gendre", soupire-t-elle en parlant de celui qui fut, pendant plus de deux décennies, le conseiller économique du chef de l’État, jusqu’à être pressenti pour prendre sa succession.
Des événements de la fin octobre, elle retient surtout "le déferlement de haine" qui les a visés elle, ses enfants et des dizaines d’autres dignitaires du régime. Quand François Compaoré a pris la fuite, sa maison a été pillée et présentée par certains médias comme la "maison des horreurs". La rumeur veut que des fétiches maléfiques y aient été retrouvés. "Tout cela m’a fait rire, prétend-elle. Mon gendre ne pourrait même pas tuer une mouche. ... suite de l'article sur Jeune Afrique
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