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«Diouf a tué le job»: retour sur les années Diouf à la Francophonie
Publié le dimanche 30 novembre 2014  |  RFI
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© Autre presse par DR
Le XVe Sommet de la Francophonie s`est ouvert, samedi, à Dakar avec plus d`une trentaine de chefs d`État
Dakar, le 29 Novembre 2014 - Le sommet de la Francophonie s`est ouverte ce samedi matin au Centre International de Conférence Abdou Diouf. Le président Macky Sall, en compagnie de Abdou Diouf, a accueilli ses hôtes.




Pendant 12 ans, Abdou Diouf a été la voix et le visage de la Francophonie institutionnelle. Il quittera son poste le 31 décembre. D’aucuns lui reprochent d’avoir tout misé sur le politique au détriment de la culture.

Après 12 années de « bons et loyaux services » à la tête de la prestigieuse Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le secrétaire général en exercice, le Sénégalais Abdou Diouf tirera bientôt sa révérence. Son mandat – le troisième – se termine le 31 décembre. Mais ce week-end s’est ouvert le premier acte de la cérémonie des adieux de celui qu’on appelle en Afrique « tonton Abdou », avec la désignation de son successeur par les 77 chefs d’État ou de gouvernements membres de la Francophonie réunis en Sommet à Dakar.

Si le choix d’un nouveau patron de la Francophonie s’avère difficile, comme l’a confirmé récemment à l’antenne de RFI le président sénégalais Macky Sall, l’hôte du sommet, la stature inégalable du secrétaire général sortant n’est peut-être pas étrangère à ces difficultés. « Diouf a tué le job », déclarait récemment Christophe Guilhou, patron de la direction de la Paix, de la démocratie et des droits de l’homme, et l’un des plus proches collaborateurs d’Abdou Diouf au 19-21 avenue Bosquet, le siège parisien de l’OIF.

« Il va être difficile de trouver quelqu’un qui soit du même niveau d’excellence qu’Abdou Diouf, poursuit Guilhou. C’est un immense bonhomme qui a de vraies valeurs humanistes. Il a été président du Sénégal, pays certes de tradition démocratique, mais une tradition que Diouf a approfondie en se retirant dignement lorsqu’il a perdu les élections en 2000. Dans d’autres contextes, on aurait assisté à des guerres civiles. Chef de l’OIF depuis 2002, il a résolument engagé la Francophonie dans les combats qui sont devenus aujourd’hui les nôtres, surtout dans le domaine de la politique et des droits de l’homme. Ensemble, nous avons fait un excellent travail. »
Brève histoire de la Francophonie

Politique, le mot est lâché. Les observateurs de la longue carrière du Sénégalais à la tête de l’OIF s’accordent tous pour reconnaître que l’homme va rester dans les annales comme le véritable architecte de la Francophonie politique. Or la politisation de la Francophonie n’a pas commencé avec Abdou Diouf.

La Francophonie institutionnelle qui est née à Niamey le 20 mars 1970, à l’initiative des pères fondateurs qui s’appelaient Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Hamani Diori (Niger) et Habib Bourguiba (Tunisie), avait des visées d’abord culturelles et techniques, comme le nom de l’organisation que crée la charte signée par 21 États francophones le rappelle : Agence de coopération culturelle et technique (ACCT).

La dimension politique de la Francophonie s’affirme peu à peu avec l’apparition des Sommets des chefs d’États et de gouvernements dont la première édition a eu lieu en 1986. Mais c’est avec la désignation d’un secrétaire général à partir de 1997 que le versant politique a été formellement intégré dans la structure institutionnelle de la Francophonie. Haut fonctionnaire et diplomate sur le modèle du patron de l’ONU, le secrétaire général de la Francophonie est le porte-parole politique de cette communauté et assure sa visibilité au niveau international.
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