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La Francophonie réunie à Dakar pour la succession d’Abdou Diouf, sur fond de crises
Publié le samedi 29 novembre 2014 | AFP
© Présidence par DR
Le Président du Faso, SEM Blaise Compaoré, reçoit le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Monsieur Abdou Diouf. Dimanche 2 mars 2014. Ouagadougou. Photo : le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Monsieur Abdou Diouf |
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Daka - Plus de 35 chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent samedi à Dakar pour désigner un successeur au Sénégalais Abdou Diouf à la tête de la Francophonie, lors d’un sommet dominé par les alternances politiques en Afrique et le péril Ebola.
Les pays membres l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) vont devoir trancher d’ici dimanche entre cinq candidats en lice et aucune tête d’affiche, même si le président français François Hollande a loué avant son départ les qualités de la seule candidate non africaine et seule femme, la Canadienne d’origine haïtienne, Michaelle Jean.
La voix de la France, qui se défend de jouer les faiseurs de rois et veut privilégier le consensus pour désigner le prochain secrétaire général à un moment charnière de l’OIF, pèse malgré tout au sein de l’organisation en sa qualité, notamment, de premier bailleur.
La Francophonie (57 Etats membres, 20 pays observateurs) représente 274 millions de locuteurs dans le monde.
Dirigé pendant douze ans par l’ex-président sénégalais, l’OIF, jusqu’alors connue pour ses missions de coopération dans le développement et de soutien à la langue française, a gagné en poids politique, grâce à la diplomatie d’influence dans les crises africaines pratiquée par M. Diouf auprès de ses anciens pairs.
La candidature de Mme Jean, ex-gouverneure générale du Canada, est très critiquée par certains pays africains représentant l’écrasante majorité des Etats membres et de la population de l’OIF.
Une règle non écrite veut que le secrétaire général soit issu d’un pays du Sud -- certains estiment même qu’il doit rester une chasse gardée africaine - et que l’administrateur vienne du Nord.
Pourraient alors avoir leurs chances l’ex-président burundais Pierre Buyoya, l’ex-Premier ministre mauricien Jean-Claude de Lestrac, ou l’écrivain congolais Henri Lopes. L’Equato-Guinéen Agustin Nze Nfumu, a, lui, peu convaincu.
Une candidature de dernière minute est même possible: aucune date limite n’a été fixée, alimentant toutes les spéculations. Les discussions se dérouleront dimanche à huis clos, sans vote.
- Leçon du Burkina Faso? -
L’ouverture du XVe sommet, consacré aux femmes et aux jeunes, va être marquée par la passation de relais entre le président de la République du Congo (RDC), Joseph Kabila, hôte du précédent sommet en 2012, et celui du Sénégal, Macky Sall.
Reporters sans Frontières (RSF) a rappelé vendredi que le régime congolais, déjà accusé voici deux ans par Paris de violer les droits de l’homme, continuait de bafouer la liberté de la presse.
Ce sommet s’ouvre dans un contexte international "perturbé par les menaces récurrentes sur la paix, une crise économique aiguë" et le "péril d’Ebola qui annihile les efforts de développement" des Etats touchés, a résumé mercredi le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye.
Une vingtaine d’artistes d’Afrique de l’Ouest, dont les chanteurs maliens Amadou et Mariam et le rappeur burkinabé Smockey, ont exhorté les chefs d’Etat francophones à apporter une réponse politique à l’épidémie de fièvre hémorragique.
Selon plusieurs responsables gouvernementaux et d’organisations internationales réunis cette semaine à Dakar, la Francophonie devait investir "plus et mieux" dans la santé.
L’Afrique de l’Ouest est en proie à la pire épidémie d’Ebola depuis 38 ans, avec près de 5.700 morts en presque un an, essentiellement dans trois Etats: Liberia, Sierra Leone et Guinée.
En coulisses, la chute de Blaise Compaoré, au pouvoir au Burkina Faso depuis 1987, épisode inédit qui a donné matière à réflexion à plus d’un chef d’Etat africain, devrait être de toutes les discussions.
François Hollande a donné le ton avant son arrivée à Dakar en exhortant les dirigeants à ne pas s’accrocher au pouvoir comme M. Compaoré, qui avait annoncé un projet de révision constitutionnelle pour lui permettre de briguer un nouveau mandat.
Le président français a estimé lors d’un entretien radio-télévisé vendredi que la destitution du président burkinabé sous la pression populaire pouvait "servir de leçon à beaucoup de chefs d’Etat, et pas seulement en Afrique".
S’agit-il pour autant des prémices d’un "printemps africain" ? Abdou Diouf, qui se retire ce week-end de la vie publique à 79 ans avec la réputation d’un vieux sage, a dit ne pas "du tout" y croire.
blb/sst/gg
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