Conseil national de transition : Cheriff Sy au perchoir #aOuaga

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Conseil national de transition : Cheriff Sy au perchoir

Publié le vendredi 28 novembre 2014 | Le Quotidien

Cheriff Moumina Sy, directeur de publication de l’hebdomadaire Bendré au perchoir du Conseil national de la transition (CNT). Son élection est intervenue hier, 27 novembre 2014, lors de la première session de l’organe législatif de la transition politique. Session qui s’est tenue à l'hôtel du député et qui a consisté également à valider le mandat des 90 conseillers formant le CNT.

Jeudi 27 novembre 2014. Le Burkina renoue avec son organe législatif, après l'incendie de l'Assemblée nationale, le 30 octobre dernier, suite à l’insurrection populaire et la dissolution de celle-ci par l'autorité militaire. Le nouvel hémicycle, à Baoghin, loin des commodités de celui de l'Assemblée nationale, ressemble plutôt à une salle de cinéma avec ses chaises bleues. Qu'à cela ne tienne, les nouveaux conseillers et les invités y étaient pour le même travail parlementaire. A cette première session, la salle était archi-comble. Au milieu de celle-ci, se trouvaient les conseillers assis selon l’ordre alphabétique. A droite, les membres du gouvernement et derrière eux, les invités des différentes forces vives de la Nation. A gauche, le corps diplomatique et consulaire. Derrière celui-ci, les hommes de medias dont certains n'ont pas eu de places assises.

Chronologie de la première session

A 16h 6 mn, le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, fait son entrée dans ce qu’il convient désormais d’appeler l'hémicycle du CNT. Le ministre de la Communication, chargé avec des Relations avec le Conseil national de la transition, porte-parole du gouvernement, Fréderic A. K. Nikiéma, introduit la session. Il décline les axes de la session qui consiste à l’installation du bureau d'âge, à la validation des mandats et à l’élection du président du CNT. L’installation du bureau d'âge échoit au ministre qui rappelle que celui-ci est composé du conseiller le plus vieux et des deux jeunes conseillers. Il s'est agi alors de Théodore Salfo Ouédraogo (le Dima de Boussouma) né en 1942, de Safiatou Congo née en 1992 et de Jonathan Tapsoba née en 1991. Le ministre laisse ainsi la suite au Dima de Boussouma qui invite une secrétaire et deux directeurs de services administratifs à se joindre au bureau d’âge. Place à l'appel des candidats et à la validation de leurs mandats. A l’appel de chaque conseiller, les autres valident son siège par acclamation. Après l'appel des 90 conseillers suivi des acclamations, le doyen d'âge déclare: « Tous les membres qui sont là sont déclarés validés ». Acclamation générale dans la salle sous le regard vigilant du Premier ministre. Après cet acte, une pause de 45 mn est accordée, histoire de recevoir les candidatures au poste de la présidence du CNT. A la reprise à 17h 15mn, il y a deux candidats: Cheriff Moumina Sy de la société civile et Brahima Koné de l’opposition politique. Mamadou Kabré qui s’est aussi présenté a désisté par la suite. Place au vote. Le président de séance fait la lecture du règlement de celui-ci qui stipule: « Le président est élu à la majorité absolue. En cas du second tour, il est élu à la majorité simple. En cas d'égalité, le plus âgé est élu président du CNT ». Les conseillers peuvent enfin faire leur choix à bulletin secret. Après les dépôts des bulletins dans l'urne, la plus jeune, Safiatou Congo vérifie le nombre de votants qui est 90 équivalent au nombre de conseillers. Elle procède aux décomptes à l’issue desquels, Moumina Cheriff Sy est élu président du CNT avec 71 voix contre 14 pour Brahima Koné1

LE PRESIDENT DU CNT, CHERIFF SY AUX CONSEILLERS
« L’histoire nous condamnera si nous ne remplissons pas bien notre mission »
Ceci est quelques passages du discours du président du CNT, Moumina Cheriff Sy, à l’issue de son élection.

« Je voudrais, si vous me le permettez, exprimer toute mon émotion pour la charge que vous acceptez me confier. C’est une lourde tâche, mais comme elle ne pèsera pas sur ma seule épaule, je m’en réjoui. Elle pèsera sur nos épaules à tous. Il nous appartient de pouvoir imaginer l’avenir politique de notre pays en proposant un certain nombre de textes de lois qui vont renforcer notre démocratie en construction, qui vont ouvrir des espaces de libertés, qui vont permettre à notre peuple de se reconnaitre dans ses textes, parce que ces lois émaneront du peuple. Donc cette tâche, bien que lourde, il nous appartient de la supporter ensemble. Il est par conséquent évident que nous avons une mission, même si nous ne devons pas la faire aux pas de course, nous avons quand même un deadline. Il nous faut donc aller vite et bien surtout. Je voudrais saisir cette occasion pour vous rappeler que le CNT est un organe législatif conformément à la charte de la transition et au titre 5 de notre Constitution. Les prérogatives de ces deux textes doivent nous amener à ne ménager aucun effort pour jouer la partition qui est la nôtre dans l’élaboration et dans le vote des lois. Enfin, c’est l’occasion aussi de souligner que si l’initiative de la loi appartient au gouvernement, elle appartient aussi aux conseillers. C’est donc dire que le gouvernement ne tardera pas à nous faire parvenir des projets de loi, mais nous n’aurons pas besoin d’attendre du gouvernement ce que nous-mêmes nous pouvons faire. Parce que nous sommes là essentiellement pour cela. Donc, il faudra prendre des initiatives pour que nous puissions, dans les jours à venir, aller vite et aller vite serait, en ce qui nous concerne, est de mettre une commission en place pour qu’elle élabore un règlement intérieur qui nous permettra de nous organiser. Nous venons tous des horizons divers. Ce qui nous unis, je ne pense pas que ce soit le plaisir d’être un parlementaire, c’est parce que nous sommes tous des filles et fils de ce pays et que nous aimons notre pays. Ce qui nous unis, c’est que demain, nous aurions la fierté. Que demain, nos enfants puissent dire mon papa a été dans cette transition, il a apporté une pierre. Donc l’histoire nous interpelle et l’histoire nous condamnera si nous ne remplissons pas bien notre mission »1

Propos recueillis par YIM et MGT