Politique
Burkina : Moustapha Chafi, un nomade à découvert
Publié le mercredi 26 novembre 2014 | Jeune Afrique
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Moustapha Chafi ne se mêlait pas de politique intérieure, mais ce conseiller de l’ombre a perdu, le 31 octobre, son principal protecteur en la personne de Blaise Compaoré.
La pilule de l’exil n’a pas toujours la même amertume. Dans la vague de départs précipités des barons du régime qui a suivi la fuite de Blaise Compaoré, le 31 octobre, Moustapha Chafi, 54 ans, diplomate aussi affable qu’énigmatique, est un cas à part.
Le Mauritanien, qui officiait depuis vingt ans aux côtés du président burkinabè en tant que conseiller de l’ombre et qui a su se rendre indispensable à nombre de chefs d’État de la région, a quitté Ouagadougou le 1er novembre avec tous les honneurs : escorté jusqu’à l’aéroport par des hommes du général Diendéré, il a été évacué à bord d’un jet affrété par les autorités ivoiriennes et accueilli, à sa descente de l’avion à Abidjan, par le frère du chef de l’État, Téné Birahima Ouattara. "Tout va bien, je n’ai aucune raison de m’en faire, je reviens à Ouaga quand je veux", expliquait-il quelques jours plus tard.
Sa maison, une magnifique villa d’inspiration arabe située au coeur du quartier huppé de Ouaga 2000, n’a pas été pillée - contrairement à celles des comzones ivoiriens qui possédaient un pied-à-terre dans la zone. Lui-même n’a pas été inquiété. Le nom de Chafi est intimement lié à celui de Compaoré. En deux décennies, il est devenu, dans l’esprit des gens, l’un de ses conseillers les plus influents.
Chafi a été de tous les dossiers chauds de ces vingt dernières années.
Chafi a été de tous les dossiers chauds de ces vingt dernières années. Il a touché du doigt, pour Compaoré et surtout pour Diendéré - son principal référent à Ouaga -, les rébellions touarègues au Niger et au Mali et a flirté avec les rebelles ivoiriens de Guillaume Soro. Au terme de missions épiques en plein désert, il a aussi négocié avec Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeid la libération d’otages suisses, espagnols ou français, ce qui lui a valu d’être accusé par son meilleur ennemi, le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz (et soupçonné, un temps, par l’Algérie et par la France), d’être leur complice.
Mais Chafi est d’une prudence de Sioux. Il sait que les hommes comme lui ne doivent pas se mêler de politique intérieure. Jamais, assure-t-il, il n’a évoqué la question de la révision constitutionnelle avec son "patron". Ceux qui le connaissent le confirment. "Il ne parlait pas de ça ici, indique un ancien ministre. Tout juste ramenait-il des messages de l’extérieur, disant au chef de faire attention." ... suite de l'article sur Jeune Afrique
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