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Insurrection populaire de fin octobre : 24 morts et plus de 600 blessés officiellement enregistrés
Publié le mardi 25 novembre 2014  |  aOuaga.com
Manifestations
© aOuaga.com par G.S
Manifestations violentes à Ouaga : le MPP au chevet des blessés
Lundi 3 novembre 2014. Ouagadougou. Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo. Le premier vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré, est allé rendre visite aux blessés des violentes manifestation du 30 octobre contre le projet de loi portant révision de la Constitution




Le comité ad hoc sur les atteintes aux droits humains pendant l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre et au cours des journées des 1er et 2 novembre au Burkina a animé une conférence de presse le 25 novembre 2014 à Ouagadougou. Elle a porté sur le bilan des morts, des blessés et des dégâts matériels enregistrés au cours de ces 4 jours de manifestations contre le projet de révision de l'article 37 de la Constitution qui ont abouti à la chute du régime de Blaise Compaoré. Le comité fait ressortir, par exemple, un bilan officiel de 24 morts et de plus de 600 blessés durant ces journées de braise.


Avant de livrer sa déclaration liminaire, la présidente du comité ad hoc sur les atteintes aux droits humains pendant l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre et au cours des journées des 1er et 2 novembre au Burkina, Mirendol Clarisse Woba, a demandé une minute de silence en la mémoire des personnes décédées dans le laps de temps. Par la suite, elle a donné les raisons de la mise en place du comité ad hoc qui sont à rechercher dans le souhait du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, alors chef de l'Etat de la transition, de voir un état des lieux des atteintes à l'intégrité physique et aux biens durant l'insurrection soit établi. Aussitôt un comité interministériel de 9 membres a été créé et a eu une audience avec le Premier ministre Isaac Zida au cours de laquelle l'engagement a été pris de produire un rapport préliminaire sur la base "de données et informations officielles collectées auprès des principales structures institutionnelles qui ont eu à gérer les différents cas d'atteinte aux droits humains".
Concernant la situation des atteintes au droit à la vie, la présidente du comité ad hoc a fait savoir qu'à la date du 20 novembre, jour où l'avant-projet de rapport a été remis au Premier ministre, il ressort officiellement 24 morts constatés qui se répartissent en 14 personnes ayant perdu la vie dans les structures sanitaires, 5 personnes dont la mort a été constatée à domicile par les services de santé, 5 autres morts à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) lors d'une tentative de mutinerie. Ces personnes sont mortes, précise la présidente, suite à des complications des blessures par balles, de traumatismes et de brûlures graves, à une noyade, à des asphyxies. Sur ce total de 24 morts, 2 n'ont pas pu être identifiés jusque-là. Du côté des blessés, le comité en a officiellement enregistrés 625 personnes qui se sont retrouvées avec des lésions de toute nature (plaies pénétrantes par balles ou objets tranchants, excoriations multiples, inhalation de gaz lacrymogène, etc.). La plupart des blessés (88%) ont été enregistrés dans les formations sanitaires du Centre.
Dans son travail de recensement, le comité adhoc, qui n'a reçu aucun mandat pour enquêter ou sanctionner, s'est intéressé aussi au pillage et aux incendies des biens publics et privés. A ce niveau, le comité fait état de 14 cas d'atteinte à des biens publics par saccage, pillage et/ou incendie comme, par exemple, ceux de l'Assemblée nationale, de la Télévision nationale du Burkina, de l'hôtel de ville de Bobo ou encore de la MACO où les dégats sont estimés à plus de 7 millions de F CFA. Du côté des biens privés, le comité fait état de plus de 260 cas d'atteinte.
Dans son projet de rapport qui sera finalisé et validé les prochains jours, le comité formule des recommandations. Il s'agit, par exemple, de l'organisation d'une journée nationale d'hommage aux morts de l'insurrection populaire, la prise en compte du rapport du comité ad hoc par la Commission vérité, justice et réconciliation prévue par la charte de la transition.


Séni DABO
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