Le 02 décembre, jour de vote des élections couplées municipales et législatives, nous avons fait un tour dans certains bureaux de vote, histoire de voir comment les choses se déroulaient. D’un lieu de vote à un autre et d’un bureau de vote à un autre, le comportement des électeurs diffère et l’affluence n’est pas la même.
Il est 9 heures quand nous arrivons aux écoles A et B de la Patte d’oie, où se trouvent des bureaux de vote. L’affluence n’est pas importante. Dans chaque bureau, il y a des représentants des partis politiques à savoir 2 de la majorité, 2 de l’opposition. Dans tous les bureaux de vote, les membres du bureau composés de 5 personnes, dont 1 président, attendent patiemment les électeurs. Ils arrivent les uns après les autres pour accomplir leur devoir de citoyenneté en choisissant leur candidat. D’abord on vote pour les législatives et ensuite pour les municipales. Dans le bureau 3 de l’école B de la Patte d’oie, une dame prend le bulletin, va dans l’isoloir et revient en disant : « je ne sais pas ce qu’il faut faire ». On lui explique, elle repart dans l’isoloir et fait son choix. Nous effectuons une visite aux bureaux de vote n°5 et n°11. Là, il y a une foule de personnes qui attendent pour choisir leurs candidats. Au bureau n°1, il se pose un sérieux problème. Dès notre arrivée les numéros de bureaux délivrés mentionnés sur les cartes d’électeurs n’existent pas parmi les bureaux de vote dans le centre indiqué. Il a fallu l’intervention des agents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour permettre à ceux-là d’accomplir leur acte de vote. Pire, il y a des électeurs qui n’ont pas leurs noms sur la liste quand bien même ils auraient été enrôlés dans ce centre. Certains électeurs passent plus d’une minute dans l’isoloir pour choisir leur candidat.
Après ce centre, nous mettons le cap sur la gare routière de Ouagarinter. Là, nous avons 4 bureaux sous le hangar. Ceux qui entrent dans la gare routière de Ouaga inter ne sont pas tous des voyageurs : il y a aussi les électeurs du jour. Au milieu des cris des uns, de la musique, les klaxons des véhicules, les électeurs font leurs choix derrière des isoloirs posés à l’air libre. A notre passage, l’affluence n’est pas au rendez-vous, les membres des bureaux chôment en attendant les électeurs. Au bureau n°4, nous apprenons que les membres des bureaux de vote, les représentants des partis politiques, les membres du Conseil constitutionnel peuvent voter par dérogation s’ils présentent un mandat leur permettant de pouvoir voter.
Après la gare routière de Ouagarinter, nous nous dirigeons vers le complexe scolaire l’Aurore. A ce lieu, tout se passe bien sauf que la permission du vote par dérogation qu’on avait accordé aux représentants des partis politiques n’est pas valable. Chacun doit repartir où il s’était fait enrôler afin de pouvoir voter pour éviter les fraudes. L’affluence est grande dans ce centre : de longues files devant les bureaux. Assis, débout ou sur des motos chacun attendait son tour. Un autre centre Gamaliel 2, bureau de vote n° 3 même information, plus possible les votes par dérogation pour les représentants des partis politiques. Prochaine étape, bureau de vote n°1 dudit centre ouverture à 6 heures 05 minutes, il n’y avait personne mais à 7 heures 20minutes jusqu’à 16heures, il y avait une forte affluence. Les membres du bureau se plaignent comme quoi depuis 5 heures 30 minutes, ils n’ont rien mangé ni bu et déplorent la situation. Des électeurs nous approchent pour nous dire qu’avec les élections, les gens ont peur de s’afficher politiquement pour ne pas s’attirer la foudre de certaines personnes.
Incroyable mais vrai. Nous avons assisté à une scène dans laquelle, certains candidats du CDP accostent des électeurs pour les pousser à les voter. La première sur la liste électorale au secteur 52, Mme BIKIENGA, appelle les gens sur son portable pour les inviter à passer voter alors qu’il reste juste une minute pour la fermeture du bureau de vote. A 18 heures 00, le président ferme la porte, la situation devient tendue entre le président du bureau de vote, la candidate en question et sa clique. Elle s’est plainte du fait que le bureau soit fermé alors que des gens arrivent toujours. Finalement, ils repartent avec tous ceux qu’ils ont fait venir pour les voter, non sans avoir échangé quelques injures avec certains représentants d’autres partis politiques.
