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Limogeage des Dg de la SONABEL et de la SONABHY : A qui le tour ?
Publié le vendredi 21 novembre 2014  |  Le Pays

Il ne fait pas bon être directeur général, ces deux jours-là dèh. Parce qu’avec Zida-là, rien n’est sûr! En 48 heures seulement, il a réussi à troubler le sommeil de plusieurs personnes. Je suis sûr qu’ils sont nombreux, ces gens-là qui n’arrivent pas à dormir tranquillement depuis que le lieutenant-colonel Zida a décidé de limoger les directeurs généraux de la SONABEL et de la SONABHY. Il s’agit respectivement de Jean Christophe Ilboudo et Jean Baptiste de Salle Béréhoundougou. Deux hommes tout-puissants de l’ancien régime qui ont été nommés en Conseil des ministres, en juillet dernier. Mais ceux qui savent bien ce qui se passait dans le régime de Blaise Compaoré, savent que ces deux hommes ont été nommés par François Compaoré, le petit frère du président, pour ne pas le nommer. Leur arrivée à la tête de ces deux grosses boîtes à sous n’avait surpris personne, tant ils étaient proches de François Compaoré qui détenait la réalité du pouvoir. On se rappelle d’ailleurs qu’aux premières heures de la révolution burkinabè qui a fait vaciller le régime de Blaise Compaoré, Jean Christophe Ilboudo s’était retrouvé au Bénin avec François Compaoré, avant de revenir en catimini au pays quelques jours plus tard. D’aucuns disent même qu’il avait aidé le petit président à fuir le Burkina, en emportant avec lui tout ce qu’il pouvait, au regard de l’urgence du moment. Bref, tout cela fait dire à certains que Zida a vu juste, en débarquant Jean Christophe Ilboudo et Jean Baptiste Béréhoundougou. Car rien ne dit qu’en les laissant à leurs postes respectifs, ils n’allaient pas continuer à traiter avec leur mentor François Compaoré, et ce, en pillant nos maigres ressources.
Zida a fait œuvre utile
Personne, je dis bien personne ne peut me prouver le contraire. Et même les intéressés eux-mêmes ne peuvent pas jurer la main sur le cœur qu’ils ont rompu tout contact avec François Compaoré, depuis son lieu d’exil . Sans doute par devoir de gratitude, ils entretiennent toujours des contacts directs avec celui-là qui les a faits rois. Je me rappelle d’ailleurs que la nomination de Jean Christophe Ilboudo à la tête de la SONABEL avait, à l’époque, fait grand bruit. Cela parce qu’il remplaçait un homme dont les résultats, à l’issue de l’assemblée générale des sociétés d’Etat, avaient été jugés satisfaisants, tant les chiffres parlaient d’eux-mêmes. Mais comme au Burkina sous Blaise Compaoré, l’excellence n’était pas toujours recompensée, on avait préféré l’enlever pour placer un homme « sûr », afin de lui permettre aussi de manger un peu. Cela dit, je pense que Zida a fait œuvre utile. Il doit aller jusqu’au bout de sa logique, en nettoyant toutes les écuries de Blaise Compaoré, sans pour autant tomber dans une chasse aux sorcières. Il faut mettre un terme aux promotions basées sur le copinage, le clientélisme et le népotisme qui avaient cours dans notre pays.
Et ça, Dieu seul sait s’ils sont nombreux, ce genre de DG au Burkina. Seuls doivent prévaloir les compétences qui permettent d’avoir de bons résultats. C’est ça qui est la vérité, comme dirait quelqu’un. Je pense que c’est l’occasion rêvée d’en finir avec le clientélisme. En termes de compétences, si moi fou, je mérite quelque chose, il faut me le donner. A défaut, je me plierai. C’est à ce prix que le Burkina pourra avancer.

« Le Fou »
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