L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), avec à sa tête Bruno Bessin, a organisé un atelier de validation du mécanisme de suivi-évaluation de la politique nationale de lutte contre la corruption le 17 décembre 2012 au Conseil burkinabè des chargeurs. Objectif, disposer de statistiques réelles sur l’état de la corruption au Burkina Faso afin de prendre des mesures pour l’éradiquer. Tendre illicitement un billet en échange d’un service qu’on a rendu contre son devoir professionnel ; on pourrait ainsi définir la corruption qui devient de plus en plus un comportement habituel au Burkina Faso.
Malgré la politique interne de 2006, la création de l’ASCE en 2007 et les conventions internationales que le Burkina a ratifiées, la corruption sévit de plus belle et malheureusement, il n’existe que des perceptions sur l’état de ce phénomène et l’on ne dispose pas de données conséquentes à même de permettre un combat réel du phénomène au Burkina. «La mesure de la corruption par certains organismes internationaux repose sur des indicateurs de perception constitués à partir des enquêtes auprès des ménages et entreprises», a souligné Bruno Bessin, contrôleur général d’Etat.
Mais les résultats de ces enquêtes comportent très souvent des limites et ne permettent pas d’appréhender le phénomène dans tous ses contours : «L’une des limites de ces indicateurs agrégés est qu’ils ne permettent pas de cerner l’ampleur du phénomène, d’en identifier les manifestations par types ou forme de corruption, par secteurs particulièrement concernés ou les réponses à y apporter», a-t-il ajouté. C’est donc pour remédier à cela qu’un mécanisme de suivi-évaluation de la politique nationale de lutte contre la corruption est en cours de validation.
Ce mécanisme permettra d’avoir des données sur l’état de la corruption dans notre pays afin de prendre les mesures pour l’éradiquer. Il répond à la préoccupation d’avoir une meilleure appréciation de l’ampleur de la corruption et de l’impact de la lutte contre ce fléau. En somme, ce mécanisme permettra d’avoir des renseignements sur l’évolution périodique du phénomène à travers des domaines ou secteurs d’activités. Au cours de cet atelier, il s’agira de concevoir un système pas trop rigide, organisé autour d’un noyau d’indicateurs peu coûteux concernant des domaines bien précis dont la production est régulière. Pour le contrôleur général d’Etat, c’est une mesure qui s’appuie sur des statistiques et qui permet de détecter tous les secteurs corrompus avec la précision du niveau de corruption au Burkina Faso.
Chose qui suscitera la prise de mesures nécessaires par le gouvernement pour le combat. Au sortir de cet atelier, les participants constitués de structures étatiques, des Organisations de la société civile, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers devraient avoir des indicateurs de la validation du mécanisme de suivi. Ce mécanisme prendra effet à partir de janvier 2013.