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Zeph en pôle position pour 2015
Publié le mardi 18 decembre 2012   |  Journal du Jeudi


Élections
© Autre presse par DR
Élections couplées 2012 : Campagne du candidat de l`Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré


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Incontestablement, Zéphirin Diabré et son Union pour le progrès et le changement (UPC) sont les grands gagnants de la double consultation électorale du dimanche 2 décembre dernier. Créée il y a seulement deux ans, l’UPC est aujourd’hui la deuxième force politique du Faso. Elle a obtenu 19 sièges de députés et de nombreux conseillers municipaux. Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. Elle peut prétendre à la direction de certaines mairies dans des chefs-lieux de province. Elle a démontré qu’elle est une force nationale, ayant eu de bons résultats dans la quasi-totalité des régions de notre pays. Cette prouesse laissera des traces indélébiles sur la démocratie burkinabè en ce sens qu’elle détruit bien des préjugés. Elle prouve, en outre, que l’alternance est bel et bien possible par la voie des urnes. Le bon score de l’UPC apporte un démenti cinglant à ceux qui pensent qu’un parti politique ne peut engranger des voix que s’il est dans les bonnes grâces du pouvoir. C’est la mise en application d’une telle perception de la chose politique qui a poussé l’ADF/RDA a délaissé ses attributs de chef de file de l’opposition pour soutenir le programme présidentiel.
Le succès de l’UPC fait mentir également ceux qui mènent une opposition rude, menacent et insultent parfois sans raison parce qu’ils pensent que la vraie opposition est celle qui est virulente. Zeph, comme on appelle affectueusement le patron de l’UPC, a construit patiemment son parti, loin des écrans de télévision, des micros de radio et des pages des journaux. En clair, il a refusé de s’adonner à une opposition de salon, préférant faire le tour du Faso pour écouter et comprendre les populations. C’est une première car la majorité des partis politiques n’ont de base que leurs déclarations dans la presse. En outre, le parti a fait preuve de rigueur dans le choix de ses correspondants locaux en jetant son dévolu sur des personnes qui n’ont pas adhéré à son parti que pour se venger d’une autre formation politique.
Ainsi, des dix-neuf députés élus, très peu sont connus des Burkinabè. Il y a juste le patron du parti lui-même et Louis Armand Ouali qui, tous deux, ont été des ministres de Blaise Compaoré, le premier au début de la IVe République et le second sous le Front populaire. Mais Ouali s’est distingué par sa franchise intellectuelle, si fait qu’on ne peut pas penser qu’il est à l’UPC par esprit de vengeance. Zéphirin Diabré vient de faire la preuve qu’on peut faire la politique autrement et se faire entendre des populations. L’UPC, en dépit de sa jeunesse, a pu le mieux exprimer la soif d’alternance des Burkinabè. Elle a dominé l’ADF/RDA et atomisé l’UNIR/PS, qui est désormais réduite à sa plus simple expression. Cette réussite va façonner la démocratie burkinabè en lui ouvrant de nouvelles perspectives.
Pour autant, rien n’est encore gagné pour Zéphirin Diabré, qui, pour réaliser son rêve de déposer son baluchon à Kosyam, doit aussi pouvoir maintenir le cap et ne pas décevoir l’espoir qu’il a suscité. Dans leurs faits et gestes, les élus UPC à l’Assemblée nationale comme dans les conseils municipaux doivent être exempts de tout reproche et se tenir loin de toutes compromissions. Le président du parti sera de ce fait observé comme du lait sur le feu dans ses habits de chef de file de l’opposition. C’est à ce prix que le parti pourra réussir le deuxième test, celui de la présidentielle de 2015.

Adam Igor

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