Mady Konfé, élu conseiller municipal du village de Pobé Menga, chef-lieu d’une commune rurale dans la province du Soum, ancien actionnaire de la chaîne des «maquis les Kundé», a été froidement abattu dans la nuit du jeudi 13 décembre 2012 aux environs de 21 heures 30 mn par un individu du nom de Issouf Konfé.
Selon notre source, le défunt Mady Konfé était assis aux environs de 21 heures dans la nuit du jeudi 13 décembre dans une buvette où il sirotait tranquillement sa bière. Quelque temps après, il a été rejoint par Issouf Konfé, venu à bord d’une voiture Rav 4, qui a pris place à côté du premier cité, à la même table. Après un bref échange, Issouf Konfé aurait invité le nouveau conseiller municipal élu sous la bannière de l’UPR à se retirer de côté pour une entrevue.
Ce dernier aurait refusé sans manquer de signifier à son interlocuteur qu’il était préférable qu’ils continuent les échanges autour de la table où ils étaient assis. Le ton est monté d’un cran entre les deux. Issouf Konfé connu sous le nom de Issouf Garibou se serait dirigé par la suite vers son véhicule pour s’emparer de son arme à feu. Revenu au niveau de la table, il a ouvert deux fois le feu sur Koné Issouf. Une première balle sur la poitrine et une autre sur la tête. Alertés par les coups de feu, les gens ont accouru vers le lieu du drame pendant que le présumé assassin démarrait son véhicule en trombe. Il reviendra quelques minutes après sur les lieux du crime, pour faire des tirs en l’air avant de continuer sa route.
Du coup, c’est le branle-le-bas dans le village, plongé dans une consternation totale. C’est aux environs de 21 heures qu’une équipe de la gendarmerie est arrivée à Pobé Mengao pour les constatations. Le véhicule du fuyard a été retrouvé en panne vers Bourzanga. Selon notre source, le présumé assassin, qui serait présentement dans les mains des forces de l’ordre, n’est pas un enfant de chœur. Il aurait fait fortune sur les sites d’orpaillage et entretenait des liens d’amitié avec celui dont il vient d'ôter la vie. Les deux se rendaient mutuellement des services et se fréquentaient régulièrement à Ouagadougou comme à l’UPR. Au début de la campagne, Konfé Issouf le présumé assassin soutenait fortement son compagnon à la conquête de l’électorat. Entre-temps, Issouf Konfé, l’orpailleur, est retourné vers le CDP où son grand-frère serait un bras droit du maire sortant. Notre source fait cas d’une première menace proférée à l’endroit du défunt par son bourreau le lendemain de la proclamation des résultats des votes.
Le défunt était indexé comme l’un des prétendants au fauteuil de maire à l’issue des élections. Il a séduit une bonne partie de la population par la dotation d’un tricycle au Centre de santé et de promotion sociale de Pobé Mengao et fait de nombreuses activités pour l’épanouissement de la jeunesse. A l’heure où nous écrivions ces lignes, une équipe de gendarmes veille au grain à Pobé Mengao. Un cortège de policiers aurait également pris place à Yamagan, village du présumé assassin, situé à 7 km de Pobé Mengao, le chef-lieu de la commune rurale.
Selon Daouda Konfé, représentant de l'UPC dans le Soum et ami du défunt, les menaces ont commencé dans l'après-midi et elles étaient aussi dirigées contre lui. C'est ce qui l'aurait poussé à se retirer dans un autre village. "Si j'avais été là, j'aurais été aussi tué", nous a-t-il confié au téléphone avant de poursuivre : "Cet assassinat a des mobiles politiques, parce qu'avec ses deux conseillers de l'UPR, Madi a réussi à avoir le soutien des autres partis comme l'UPC avec 2 conseillers, le PDS/Metba, 5 conseillers, l'ADF/RDA, 3 conseillers ; le PPD, 1 conseiller ; l'UNIR/PS, 1 conseiller ; ce qui fait quatorze conseillers sur 31 conseillers de la commune. Avec la division au sein du CDP, il pouvait se faire rallier certains conseillers de ce parti pour se faire élire maire".