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Lesotho # Burkina : 0-1 / Les Etalons valident leurs billets pour la CAN 2015
Publié le lundi 17 novembre 2014  |  Le Quotidien
Les
© Autre presse par DR
Les Etalons du Burkina Faso




Les Etalons du Burkina ont validé leur ticket pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football qui se tiendra du 17 janvier au 8 février 2015, en Guinée équatoriale. Moins flamboyants que d’habitude, ils ont su dominer les Crocodiles du Lesotho par 1 but à 0, le samedi 15 novembre 2014, à Maseru¸pour le compte de la 5e journée des éliminatoires de la CAN 2015.


Les Etalons du Burkina ont livré, le samedi 15 novembre 2014, à Maseru, leur pire match depuis la CAN Gabon-Guinée équatoriale 2012, où ils avaient fini à une piètre 4e place. Pourtant, ils ont arraché leur qualification pour l’édition 2015 (qui se disputera en Guinée équatoriale), grâce à un but matinal (2e mn) de l’inévitable Jonathan Pitroïpa, face aux Crocodiles du Lesotho.
Dans ce match-piège contre une équipe lesothane déjà éliminée, les vice-champions d’Afrique ont très vite pris les choses en main, se créant une occasion nette de but, dès la 1re minute de jeu. Mais, la tête de Bakary Koné passe à quelques millimètres du but de Mohau Kuenane. Mais, à peine le portier et sa défense ont eu le temps de soupirer que Jonathan Pitroïpa ouvrait le score. Parti dans ses dribles dont lui seul a le secret, le sociétaire de Al Jazira trompe le gardien avec une insolente facilité, 0-1 (2e mn). Les Etalons sont à l’abri et on commence à se dire que le match serait plus facile que prévu, tant les visiteurs paraissaient assommés par ce coup de massue. Mais, l’entame du match fait perdre la tête aux poulains de Paul Put qui tombent dans la facilité et redonnent confiance aux Crocodiles. Invaincus sur leurs installations depuis 9 matches et une victoire de prestige contre l’Algérie, Mohau Rammoneng et ses camarades assaillent l’entrejeu et font reculer les Burkinabè. Les occasions arrivent fort logiquement et Thapelo Tale passe tout près de l’égalisation à la 24e mn. Profitant des largesses de la défense, il se retrouve seul face à Germain Sanou, mais n’arrive pas à le tromper. 12 minutes plus tard, Mohamed Koffi doit s’employer pour sauver in extrémis une balle de but. La réponse burkinabè intervient dans la foulée, mais Moussa Yédan (titularisé par Paul Put) exploite mal la transversale de Charles Kaboré. Puis, c’est au tour de Jonathan Zongo et d’Aristide Bansé de perdre leurs duels face au portier lesothan.
A la reprise, Paul Put lance d’entrée Issaka Ouédraogo à la place de Moussa Yédan. Mais, ce dernier n’apportera rien de plus que son prédécesseur. Ce sont les deux homonymes Zongo et Pitroïpa qui s’illustrent les premiers. Le second, à la réception d’une passe du premier, tente un lob qui ne trompe pas Mohau Kuenane. Les Etalons retombent dans leurs travers de la première période et Charles Kaboré manque un contrôle trivial. Les Likuena reprennent les choses en mains et sont proches de l’égalisation, mais Germain Sanou s’interpose (56e). Voyant son équipe souffrir dans l’entrejeu, Paul Put lance Adama Guira pour son premier match officiel, à la place de Jonathan Zongo (66e). Ce dernier apportera sa fraicheur au milieu pour réduire, quelque peu, les assauts adverses. Moins fringants dans le jeu et, à la limite empruntés, les Etalons parviendront à préserver leur avance jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre burundais, Thierry Nkurunziza. Cette victoire 0-1 permet aux Etalons de décrocher leur billet pour la CAN 2015, puisque le Gabon et l’Angola se sont neutralisés 0-0. Le dernier match de poule devra permettre aux Etalons de conserver la tête du groupe n en cas de victoire1

Les coulisses du match

Les Etalons, briseurs de mythe
Avant ce match de la 5e journée, le Setsoto stadium de Maseru était l’antre quasi-imprenable des Crocodiles du Lesotho. 9, c’est le nombre de matches disputés par les poulains de Seephephe Matété sans connaitre la moindre défaite. L’Angola, le Gabon ont été tenu en échec et l’actuelle meilleure équipe d’Afrique au dernier mondial et au classement FIFA y avait même mordu la poussière. Mais, tout comme le Niger et l’Angola, le Lesotho a vu se mythe brisé par la bande à Paul Put, lors de ce match.

27 000 F CFA pour les joueurs lesothans
Nous avons appris lors du match du samedi dernier que les joueurs lesothans percevaient, chacun, comme prime de match la somme de… 600 Maluti. Ce qui fait environ 28 000 de FCFA. Toute chose, selon notre source qui est un journaliste très proche de l’équipe et de la Fédération lesothane de football, qui a eu pour impact de démotiver les joueurs.

1 558 mètres d’altitude
Le match entre le Burkina et le Lesotho s’est joué au Setsoto stadium de Maseru. Un stade qui se trouve à une altitude, tenez-vous bien, de 1 558 mètres. En plus, il y faisait un froid de pingouin (21°), puis 15° au coucher du soleil. Ainsi, dès la disparition du soleil, il est très rare de rencontrer quelqu’un dehors, ni même de trouver un restaurant ouvert. Les journalistes présents sur place devaient ainsi ingurgiter des tasses de café pour pouvoir écrire ou monter leurs papiers, les doigts tremblotants. Certains préfèrent même éviter de se doucher, malgré la disponibilité de l’eau chaude dans les chambres.

Un stade quasi-vide
Le match Burkina # Lesotho du samedi dernier n’a guère mobilisé. D’une capacité d’environ 20 000 places assises, il n’y avait pas plus de 1 000 supporters présents dans les gradins. Même s’il est vrai que le football n’est pas le sport-roi dans cette ville-pays, la faible mobilisation des supporters serait due, à écouter un confrère sud-africain, au fait que l’équipe était déjà éliminée.

Pas de salutations d’officiels
Contrairement aux matches officiels que nous avons eu l’habitude de voir au cours de notre jeune carrière de journaliste, lesquels font appel à un certain nombre de protocoles, il n’y a pas eu de salutations des joueurs par les officiels. On est passé directement aux hymnes nationnaux et aux photos d’équipe. Cela serait peut-être dû à la situation qui prévaut actuellement dans ce pays où l’armée a voulu renverser le premier ministre, Motsoahae Thabane. Actuellement, les Présidents de la SADEC (l’équivalent de la CEDEAO) seraient sur place pour trouver une solution à la sortie de crise1
Rassemblés par PBB


Propos d’après-match

Jonathan Pitroïpa, attaquant (Etalons)
« L’essentiel était de prendre les 3 points pour assurer déjà la qualification »
« C’était un match difficile, un peu compliqué avec l’état du terrain. Il y avait trop de rebonds ce qui fait qu’au niveau de la conservation de balle, c’était un peu difficile. On était venu prendre les 3 points. On a réussi à marquer un but et on a su gérer le match. Même si on n’a pas fait un bon match, parce qu’on pouvait faire mieux. Mais, l’essentiel était de prendre les 3 points pour assurer déjà la qualification. Et faire la fête à Ouaga avec une autre victoire. On a gagné et tout le monde est content. Maintenant, il faut bien se préparer parce qu’il faut terminer la fête à Ouaga. »

Djakaridja Koné, milieu (Etalons)
« C’est une victoire méritée »
« On a joué sur un terrain difficile contre des adversaires qui n’avaient rien à gagner. Ils ont fait un bloc défensif très bas. Mais, l’essentiel c’était les 3 points et nous sommes très contents pour cette victoire. Le match contre l’Angola à Ouaga est très important pour nous. Nous sommes vice-champions d’Afrique et on espère être premier de notre groupe. C’est notre objectif et j’espère qu’on fera un bon match à domicile. Le peuple nous attend pour ce match. On va se concentrer et réaliser une belle performance à domicile. La bataille du milieu de terrain était rude. Mais, le plus important était la victoire et on s’est battu tous ensemble pour y arriver. C’est une victoire méritée et je suis très satisfait ce soir. »

Paul Put, coach (Etalons)
« On n’est jamais rentré dans notre jeu»
« Le match était très difficile à cause du terrain. C’était vraiment compliqué pour nous et un grand avantage pour le Lesotho étant donné qu’ils sont habitués. On a fait la préparation sur un terrain compliqué où il n’y avait pas d’espace. Ensuite, il fallait s’adapter. On a demandé à s’entrainer ici (le Setsoto stadium), mais ils avaient refusé. C’est pourquoi on n’est jamais rentré dans notre jeu. Mais, le plus important, c’était les 3 points. Maintenant, on va jouer contre l’Angola à domicile. On va essayer de montrer quelque chose ».

Adama Guira, milieu (Etalons)
« Ce n’est pas facile de poser le ballon sur un terrain de ce genre »
« C’est vrai que je suis là depuis un certain bout de temps. Mais, c’est vrai que c’est mon premier match officiel. Ce n’était pas un match facile. Le coach voulait un peu plus de densité au milieu de terrain et il a fait appel à moi pour épauler Djakiss au milieu de terrain afin que Charles évolue en 10. J’ai fait ce qu’il m’a demandé tranquillement. Les 3 points étaient les plus importants ce soir. Ce n’était pas un match facile. Le Lesotho connaissait le terrain. Ce n’est pas facile de poser le ballon sur un terrain de ce genre. C’est vrai qu’ils étaient beaucoup plus nombreux que nous au milieu du terrain. Ils essayaient de jouer sans pression. Mais, Djakiss et Charles ont bien tenu et fait ce qu’il fallait pour ne pas encaisser de but. »

Aristide Bansé, attaquant (Etalons)
« On s’attendait à un match difficile»
« On s’attendait à un match difficile sur un terrain synthétique, en plus à l’extérieur. Mais pour nous, les 3 points sont le plus important. A ce stade de la compétition, on n’a pas forcément besoin du beau jeu. On est venu ici pour gagner et ça c’est bien passé. Tout le monde ici à en tête le match retour contre l’Angola, chez nous et on veut terminer en beauté. Ce match va se jouer comme une finale. »

Bakary Koné, défenseur (Etalons)
« Il y a beaucoup de choses à corriger»
« Le match a été difficile vu qu’on était à l’extérieur. Mais, on a quand même bien géré ce match. C’est une très belle victoire étant donné que le Lesotho n’a pas perdu de match à domicile. Venir gagner au Lesotho, c’est donc une belle victoire même s’il n’y a pas eu la manière. Il y a beaucoup de choses à corriger étant donné qu’on était dans un moment de doute. Mais, le plus important, c’était la victoire. On repart avec 3 points, même si on a été en difficultés. On n’a pas encaissé de but. On va encore corriger les lacunes. En défense, on essaie de bricoler un peu avec certaines personnes qui ne jouent pas au poste ou qui ne sont pas en pleine forme. C’est donc une grande victoire pour nous parce que personne n’avait encore gagné ici. Il faut faire la fête à domicile. Etant donné qu’on vient d’assurer la qualification à l’extérieur, il faut donner le ton pour la CAN ».

Seephephe Matété, coach (Lesotho)
« Le Burkina ne jouait que lorsqu’il avait le ballon »
« Le problème, c’est qu’on a trop considéré l’équipe burkinabè. Ce qui a fait que les joueurs n’avaient pas assez confiance en eux pour jouer contre une équipe burkinabè avec des joueurs expérimentés. Quand nous avons pris le jeu à notre compte, ils n’ont pas voulu ouvrir le jeu pour créer des espaces. Ils étaient bien organisés parce qu’ils menaient 1 but à 0. Cela n’a donc pas été facile pour nous. Le Burkina ne jouait que lorsqu’il avait le ballon. Derrière, l’équipe était compacte. Dans le même temps, nous avons eu au moins deux occasions nettes que nous n’avons pas su convertir en but. Si nous avions pu marquer, le match aurait été différent.
Nous étions déjà éliminés avant ce match. Donc, j’ai fait appel à de jeunes joueurs qui disputaient leur premier match. Nous regardons vers l’avenir pour les prochaines compétitions comme le CHAN (Championnat d’Afrique des nations), la CAN 2017… Nous essayons d’intégrer les jeunes progressivement dans l’équipe. »

Propos recueillis à Maseru,
par Philippe Bouélé BATIONO
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