Politique
Michel KANFANDO, désigné président de la transition
Publié le lundi 17 novembre 2014 | RTB
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Ce sera donc Michel Kafando. Ainsi en a décidé le comité de désignation du président de la transition qui, après une prise de contact hier dans la matinée (lire page 9), s’est retrouvé plus tard en début de soirée pour les choses sérieuses. Lourde tâche que celle qui reposait sur leurs épaules : trouver un homme ou une femme qui ait suffisamment d’épaisseur, de carrure et d’expérience pour conduire à bon port la bateau battant pavillon burkinabè.
Hier dans la matinée et tout au long de l’après-midi, les choses semblaient se préciser, et selon certaines indiscrétions, la société civile et la classe politique, comme si elles s’étaient concertées, avaient, dit-on, fait les mêmes propositions, en l’occurrence Monseigneur Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo et cela malgré l’interdiction faite aux clercs par l’article 285 du Droit canon d’exercer des charges politiques, Cherif Moumina Sy, directeur de publication de Bendré et Newton Ahmed Barry, rédacteur en chef de L’événement.
Certaines sources indiquaient cependant que c’est Michel Kafando qui tenaient la corde, suivi de Joséphine Ouédraogo née Guissou, qui fut ministre de l’Essor familial et de la Solidarité sous le CNR avant d’occuper différentes fonctions à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) puis de Secrétaire exécutive d’Enda-Tiers Monde à Dakar. Mais l’affaire de la transition, paraît-il, ne l’intéressait pas.
Peu connu du grand public (c’était peut-être son atout majeur), celui qui présidera aux destinées du Burkina pour la délicate période qui s’amorce est né le 18 août 1942 à Ouagadougou. Entre autres titulaire, après un BAC « sciences-ex » obtenu en 1963 au Collège de la Salle, d’une licence de droit public et de sciences politiques et d’un doctorat à la Sorbonne sur les Etats du Conseil de l’Entente ; diplômé du Centre européen de la dotation Carnegie pour la paix internationale et ensuite diplomate de carrière, celui à qui vient d’échoir la charge suprême fut plusieurs fois ministre des Affaires étrangères (13 janvier 1977-25 novembre 1980 et du 30 septembre au 7 novembre 1982) puis représentant spécial permanent du Burkina auprès des Nations unies pendant une quinzaine d’années (de 1998 à 2011 après un premier passage entre 81 et 82).
Ainsi que nous l’écrivions dans notre édito du mardi 11 novembre 2014, « on le crédite d’une grande maîtrise de tous les rouages onusiens et des coopérations bi et multilatérales. Aujourd’hui retraité, il tue son temps dans les activités avicoles dans la banlieue de Ouaga » Autant dire que celui qui semble être insubmersible pour avoir traversé presque tous les régimes (exception faite du CNR) de Sangoulé Lamizana à Blaise Compaoré va devoir momentanément prendre congé, à 72 ans, de sa basse-cour pour une ultime mission, sans doute de loin la plus noble mais aussi la plus périlleuse qui lui ait jamais été confiée. Et dont il devra s’acquitter avec tout le soin et la délicatesse qu’il met à tenir les œufs de ses poules.
Source : l’observateur.bf
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