Société
Lutte contre la pratique de l’excision : 1 à 12 mois d’emprisonnement pour des prévenus coupables
Publié le vendredi 14 novembre 2014 | Le Pays
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Le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouahigouya s’est déporté, le 11 novembre 2014, à Gourcy, chef-lieu de la province du Zondoma, pour une audience foraine contre 26 prévenus, poursuivis pour des faits et complicité d’excision, perpétrés courant septembre et octobre 2014, sur une trentaine de filles dans les villages de Danaoua et Fourma (province du Zondoma), Bouri (Yatenga) et Kiembara ( Sourou). Au finish, des peines d’emprisonnement ferme allant de 1 à 12 mois ont été prononcées à l’encontre des prévenus coupables.
12 mois et 6 mois ferme infligés respectivement à Aminata Ouédraogo et Aminata Bélem pour avoir été reconnues coupables de faits d’excision 2 mois ferme plus 25 000 F CFA d’amende à 21 prévenus 1 mois ferme plus 25 000 F CFA d’amende à une autre pour complicité d’excision ; 2 prévenus relaxés au bénéfice du doute et pour infraction non reconnue. Ce sont là les verdicts prononcés par le président du TGI de Ouahigouya, Gildas Zouré. Le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE), initiateur de l’audience foraine, s’est constitué en partie civile pour les 4 dossiers mais n’a pas été totalement suivi par le tribunal. Le fait marquant est que tous les prévenus ont dit avoir connaissance de l’interdiction de la pratique de l’excision au Burkina Faso à travers des sensibilisations et autres émissions. A la question de savoir pourquoi se sont-ils entêtés à commettre la pratique, la réponse la plus courante a été : « nous nous sommes cachés pour le faire et comme nous avons été pris, nous demandons pardon ».
Impliquer davantage les élus locaux
Toute chose qui, selon le procureur du Faso, Prosper M. Tapsoba, montre que les prévenus ont agi en toute conscience, rendant ainsi l’infraction caractérisée. Pour lui, l’audience s’est bien déroulée et le verdict est raisonnable et satisfaisant surtout pour des prévenus qui en sont, pour la majorité, à leur premier forfait. Pour la SP/CNLPE, Reine Sakandé/ Benao, l’objectif de cette audience foraine est de contribuer à une meilleure compréhension et interprétation de la loi punissant la pratique de l’excision par les populations. Elle a, pour ce faire, invité les participants à partager l’existence de la loi et les peines encourues en cas de non-obéissance de celle-ci et surtout à dénoncer tout cas d’excision aux autorités compétentes. Face à la persistance du phénomène, il a été prévu d’impliquer davantage les élus locaux et de plaider pour que la question des Mutilations génitales féminines (MGF) soit prise en compte dans les plans de développement et budgets communaux, a conclu la SP/CNLPE. A la suspension de l’audience pour le délibéré, il a été projeté un film sur les conséquences néfastes de l’excision et les participants ont recommandé sa vulgarisation dans toutes les localités.
P.B.Winninmi ILBOUDO
(Correspondant)
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