Par ces temps qui courent, l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE) ne manque pas d’initiative pour exprimer sa volonté de lutter véritablement contre la corruption. Ainsi, après sa conférence de presse du samedi dernier annonçant pour ce mercredi la tenue d’assises nationales sur le phénomène, le contrôleur général d’Etat, Henri Bruno Bessin, a présidé ce jour, 17 décembre 2012 à Ouagadougou, une rencontre de validation du mécanisme de suivi-évaluation de la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre la corruption.
« Le projet qui vous est soumis est un outil très précieux pour apprécier l’atteinte des objectifs de la bonne gouvernance. C’est pourquoi sa réalisation demande l’engagement et la participation de tous les acteurs de la lutte contre la corruption ; il s’agit des structures étatiques, des organisations de la société civile, du secteur privé et les partenaires techniques et financiers », a indiqué le contrôleur d’Etat aux participants de la rencontre.
« La mesure de la corruption par certains organismes internationaux tels que Transparency International, repose essentiellement sur des indicateurs de perception constitués à partir des enquêtes auprès des ménages et entreprises essentiellement. L’une des limites de ces indicateurs est qu’ils ne permettent pas de cerner l’ampleur du phénomène, d’en identifier les manifestations par types ou formes de corruption, par secteurs particulièrement concernés ou les réponses à y apporter. Alors, face à cette situation, le mécanisme que le gouvernement veut mettre en place répond à la préoccupation qui est d’avoir une meilleure appréciation de l’ampleur de la corruption et de l’impact de la lutte contre le fléau. Le mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre la corruption au Burkina Faso va donc permettre d’être renseigné sur l’évolution périodique du phénomène à travers notamment des domaines ou secteurs d’activités », a expliqué Henri Bruno Bessin. Il s’agit, a-t-il poursuivi, « de concevoir un système pas trop rigide, organisé autour d’un noyau d’indicateurs peu coûteux concernant des domaines précis, dont la production est régulière, le nombre d’indicateurs et de domaines pouvant être augmenté au fil des années ».
Le mécanisme de suivi-évaluation de la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre la corruption sera, selon le contrôleur d’Etat, expérimenté dès 2013.