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Burkina : après l’accord armée-civile sur les institutions, discussions sur le casting
Publié le vendredi 14 novembre 2014  |  AFP
Transition
© aOuaga.com par G.S
Transition : la charte adoptée à l`unanimité
Jeudi 13 novembre 2014. Ouagadougou. Autorité du Liptako Gourma. Au terme d`une rencontre plénière, des représentants de la société civile, de l`opposition, des autorités coutumières et religieuses et des forces de défense et de sécurité ont adopté à l`unanimité la charte de la transition politique




Ouagadougou - Qui dirigera la transition civile au Burkina Faso? De délicates discussions devaient débuter vendredi pour choisir les prochains dirigeants du pays, au lendemain d’un accord entre l’armée au pouvoir et les civils sur les institutions intérimaires.

Le pays a fait un pas important jeudi soir vers une sortie de crise. Le vote à l’unanimité par armée et civils d’une "charte de transition", sorte de constitution intérimaire, a été qualifié d’"historique" par Adama Kanazoé, un jeune politicien qui a participé au vote.

Les contours institutionnels de la transition sont désormais dressés. Les deux camps se sont mis d’accord sur la présence d’un civil au poste de président de la transition, une phase qui doit durer au maximum un an et se terminer lors d’élections en novembre 2015.

Rumeurs et tractations bruissaient dans la capitale burkinabè sur le nom de l’heureux élu, appelé à succéder au lieutenant-colonel Zida, qui a pris les rênes du pays le 31 octobre à la chute du président Blaise Compaoré.

Cette personnalité, nommé par un collège, ne pourra être issue d’un parti politique, ce qui barre l’accès à cette charge à toute l’opposition. Une fois son mandat achevé, elle ne pourra participer au scrutin.

Selon une source militaire, l’opposition avait tenté de négocier le retrait de cet amendement imposé par l’armée contre l’offre du poste de Premier ministre aux militaires. Mais les tractations ont échoué.

Il est "tout à fait indiqué" que cette personne "ne soit pas un homme politique", faute de "garantie" qu’il ne fera pas campagne "pour son propre parti politique" en 2015, ce qui replongerait le Burkina "dans une crise profonde", avait justifié le lieutenant-colonel Zida.

Le nom de l’archevêque de Bobo-Dioulasso, Mgr Paul Ouédraogo, semblait au départ recueillir l’assentiment général. Mais il a été écarté en début de semaine en raison de réticences de la hiérarchie catholique, selon Jonas Hien, un responsable de la société civile.

Le futur chef de la transition devra se caractériser par des "valeurs de désintéressement" afin d’"éviter tout conflit d’intérêt", jugeait Luc Marius Ibriga, professeur d’université et dirigeant d’ONG, dont la presse avait cité le nom comme possible candidat.

- ’Couac’ -

"Ca ne m’intéresse pas d’être dans la mayonnaise politique. Je n’en veux pas", avait-il répondu à l’AFP, proposant plutôt le nom de Joséphine Ouédraogo, ex-cadre onusienne et ministre sous Thomas Sankara, l’ancien président burkinabè mort en 1987 dans le coup d’Etat ayant porté Blaise Compaoré au pouvoir.

"Là où il y aura le couac c’est certainement quand on sera au choix des hommes", avait estimé Roch Marc-Christian Kaboré, président d’un parti d’opposition.

Autre charge à pouvoir, celle du président de l’assemblée, nommée Conseil national de transition (CNT), une chambre de 90 membres. Lui aussi sera un civil, quand l’armée avait des prétentions sur ce poste. Nous avons "cédé" face aux civils, a reconnu jeudi le lieutenant-colonel Zida.

Le Premier ministre, désigné par le président, pourra être un civil ou un militaire, selon les termes de la charte de transition. Il sera à la tête d’un gouvernement de 25 membres.

La présence d’un soldat à cette charge avait été envisagée pour "trouver une place" à Isaac Zida, "qui se verrait bien Premier ministre", expliquait un diplomate. Et de mettre en garde: "il n’est pas envisageable" pour la communauté internationale que l’actuel homme fort du pays soit nommé à un poste clé.

Le marché central de Rood Wooko à Ouagadougou, s’est ouvert vendredi sur un sentiment général de satisfaction, mêlé d’anticipation.

"On s’inquiétait de la position de Zida", dont certains craignaient qu’il ne se maintienne contre vents et marées au pouvoir, raconte Daouda Kabré, un étudiant de 24 ans.

"Mais là, on constate que tout le monde est engagé pour la nouvelle démocratie", se réjouit-il, ses cours d’histoire à la main.

"Maintenant, il faut vite finir la transition et aller aux élections", houspille Arouna Cissé, un vendeur de cyclomoteur de 51 ans, tout en plaçant sur son stand ses petites motos, l’outil phare de locomotion des Burkinabè.

"Reste maintenant à choisir le président de transition", lance Daouda. "Lundi" au plus tard, embraye Arouna Cissé, pour respecter l’ultimatum de l’Union africaine, qui a promis le 3 novembre des sanctions si la transition ne démarrait pas sous quinzaine.

roh-jf/mw/hba
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