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Transition : où trouver le mouton à cinq pattes de Toégui ?
Publié le vendredi 14 novembre 2014  |  L`Observateur Paalga




La charte tant attendue sera-t-elle fin prête au moment où vous lirez ces lignes ? Depuis des jours que les tractations ont commencé, l’on est en attente de la feuille de route définitive, ce précieux plan de vol concocté par l’armée, les partis politiques de l’opposition et la société civile pour un décollage réussi vers l’ordre constitutionnel normal. Parions que les différents acteurs à cette heure auront su sublimer leurs prétentions respectives pour que le document final sorte enfin. De ce point de vue, si l’agenda ébauché par la composante civile est, de l’avis général, quelque peu chargé et donc trop lourd à exécuter en douze mois, force est de reconnaître que certains desiderata de la partie militaire posaient également problème :


ainsi en est-il par exemple du Conseil national de transition. Sur ce point, certes l’armée a accepté que l’organe ait des prérogatives législatives comme le souhaitaient les civils au lieu qu’il soit purement consultatif comme elle le prévoyait initialement. Restait cependant à résoudre la question de la présidence, que les hommes en treillis revendiquaient, alors que leurs vis-à-vis entendaient que l’homme qui ferait office de chef du perchoir fût élu comme il se doit par ses pairs.

Mais Dieu veille jusque-là sur le Pays des hommes intègres : la bonne nouvelle est que l’armée est revenue à de bons sentiments, puisque hier dans la mi-journée, le chef de l’Etat de transition, le lieutenant-colonel Zida, a annoncé que la revendication de la présidence du futur CNT a été finalement abandonnée. Une concession de plus donc «dans l’intérêt supérieur de la nation», s’est-il félicité.

Autre souhait caressé par l’armée, c’était le traitement égalitaire de tous les regroupements politiques au sein de cette assemblée nationale de transition comme voulaient l’appeler initialement les civils. Si l’on devait s’en tenir à une telle formule, cela reviendrait à dire que l’ancienne majorité CDP et ses satellites auraient le même nombre de représentants que leurs contempteurs. Qu’il ne faille pas les marginaliser dans le processus de transition en cours qui sera inclusif ou sera infirme dans le cas contraire, on le veut bien !

Du reste, nous avons prêché cet évangile dans notre édito du vendredi 7 novembre 2014 (cf. L’Obs N° 8743) sous le titre interpellateur «Faut-il faire la nécrologie du CDP ?». Pour autant, et les choses étant ce qu’elles sont depuis la victoire de l’insurrection, leur participation devrait plutôt relever du souci de représentation, c’est-à-dire du symbole, que de la représentativité. Ne sont-ils pas en effet historiquement et politiquement les comptables en chef des turpitudes de la 4e République qui ont entraîné l’explosion des 30 et 31 octobre 2014 ? On le sait, les plaies nées de cette explosion ont à peine commencé à cicatriser et les charges émotionnelles sont encore très vives.

Certes, on comprend la noblesse du sentiment qui anime les militaires quand ils veulent de ce traitement, mais souhaitons que, cette fois-ci encore, ils veuillent mettre un peu d’eau dans leur pinard (1) en revoyant leur copie. Ça urge en effet ! Bien d’autres tâches attendent d’être entreprises avec célérité. Ce disant, nous pensons à la levée de la suspension de la Constitution sans laquelle la charte elle-même n’aura pas de force. Viendra ensuite la saisine ou l’auto-saisine du Conseil constitutionnel pour constater la vacance du pouvoir dans l’esprit de l’article 43. Troisième phase, la désignation de celui qui sera chargé de piloter la transition en qualité de chef de l’Etat et de président du Faso. Ce qui ne semble pas une mince affaire. Ce n’est pas pour rien qu’hier, l’actuel chef de l’Etat intérimaire, le lieutenant-colonel Zida himeself, s’est déplacé au domicile de trois personnalités, l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo, le général Tiémoko Marc Garango et Me Halidou Ouédraogo. On peut y voir le signe que les choses ne sont pas aussi simples. Comment en effet trouver cet homme au-dessus de tout soupçon, tant aux yeux des politiques, de la société civile que de l’armée ? Bref, le mouton à cinq pattes dont parle l’élucubreur Toégui.

Issa K. Barry
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