Le mercure de cette semaine a encore vibré au rythme de l’épilogue, qui s’annonce longue, des élections couplées. L’annulation des résultats de l’arrondissement 4 de Ouagadougou, avec en toile de fond ce maire accusé d’avoir transporté des urnes, a particulièrement attiré l’attention.
Ce n’est pas sérieux
Même si la décision du tribunal administratif ne confirme pas expressément l’information fournie par les partis politiques, elle ne l’infirme pas non plus. Par conséquent, il sera difficile à ce maire de prouver que la volonté de frauder n’animait pas son acte. Ce qu’on peut lui dire, c’est que ce n’était pas sérieux de sa part et à cause de lui, les Burkinabè vont encore casquer un surplus de coût. Assurément, mérite-t-il d’être réélu ? Drôle de question, en vérité, si l’on sait que certains ont fait pire…
Etaient-ce vraiment François Compaoré et Arthur Kafando ?
« J’ai trouvé deux urnes posées sous un arbre. La voiture du maire était positionnée en plus d’une autre. Entre-temps, les urnes ont été mises dans une voiture. Un ami a été chargé de poursuivre la voiture contenant les urnes mais il s’est trompé de cible. Informé, je me suis mis à la poursuite du maire. Nous sommes arrivés devant le marché de bétail et c’est là que j’ai vu que ce sont des bulletins de vote qui étaient dans la voiture. C’est là que François Compaoré et Arthur Kafando sont arrivés sur les lieux. Ils se sont mis à l’écart avec le maire sortant et je les ai laissé échanger. Un candidat de l’UNIR/PS est arrivé à son tour aussi et le ton commençait à monter. Le maire et les autres ont démarré et sont partis... » Extrait du quotidien « Le Pays » du 12 décembre 2012.
L’autre élément lâché lors de ce procès a été que des noms comme ceux de François Compaoré et Arthur Kafando ont été mêlés à cette histoire. Et c’est tout simplement grave. D’ailleurs, qu’attendent les Procureurs pour en savoir davantage sur le bien-fondé ou non de ces accusations ?
Il est primordial que les Burkinabè sachent si les deux personnes citées, qui doivent en principe représenter le peuple à l’Assemblée nationale si l’on s’en tient aux résultats provisoires, lèvent immédiatement tout doute sur leur moralité. A moins que l’affaire ne soit plus coriace que celle d’un journaliste diffamateur !
Qu’observent donc ces observateurs ?
Ces faits, même s’ils ne sont pas constants et vérifiés, érodent néanmoins l’impartialité du processus et habillent de ridicule les observateurs « internationaux » qui ont trouvé le scrutin si « clair ». On se demande légitimement d’ailleurs s’ils ne sont pas plus habilités à observer le confort de leur chambre que les élections.
Ce processus électoral a suscité beaucoup d’espoir et sollicité de nombreux sacrifices. Il a plutôt bien débuté et nombreux sont les Burkinabè qui ont commencé à y croire. On espère que les dégâts se limiteront là.