Trafic d’influence, conflit d’intérêt, ingérence dans les affaires de commerce, faux en écriture et concussion… Telles sont les conclusions de l’étude sur les présomptions de corruption dans le secteur des marchés publics réalisée par le Réseau national de lutte anti corruption (Ren Lac). L’étude réalisée à l’occasion de la 7è édition des Journées nationales du refus de la corruption a été lancée le mercredi 12 décembre dernier dans la salle de conférence du Liptako Gourma.
Quel peut être le profil type ou du portrait robot du corrupteur dans les marchés publics ? Coiffé de la casquette de secrétaire exécutif adjoint du Réseau national de lutte anti corruption, le Dr Claude Wetta, les yeux plongés dans ses documents qui fait le résumé de l’étude, une centaine de pages indique que dans l’immense majorité des cas, ce sont les agents de l’administration qui sont à l’origine de la corruption et par voie de conséquence, les opérateurs économiques sont davantage les victimes dont les règles leur échappent. Selon le Dr Wetta, les témoignages des acteurs de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE), des opérateurs économiques, de l’Ordre national des experts comptables et comptables attestent que le phénomène est considérable.
En 2007, six cent quatre appels d’offres ont été passés, ce qui représente 12% du budget national ou l’équivalent de 3,41% du Produit intérieur brut (Pib) souligne l’ONG. C’est pourquoi, le Réseau qui fait remarquer que les marchés publics qui sont un enjeu majeur dans le processus de développements économique et social du Burkina, il faut « veiller à sécuriser les derniers publics tout au long du processus de gestion des marchés publics, aussi bien contre les agents publics eux-mêmes que contre les partenaires de la collectivité publique. A ce titre, le Réseau national de lutte anti corruption préconise l’application stricte du dispositif législatif et réglementaire en vigueur et l’élaboration d’un code d’éthique et de déontologie à l’intention des acteurs. Dans les prochains jours, le Ren Lac dit préparer une autre étude. Cette fois ci sur le domaine minier. En juillet dernier, une commission d’enquête parlementaire après deux semaines de travail abouti à la conclusion que les marchés publics sont des sources potentiels de corruption ont conclu les dix députés membres de la commission d’enquête et des anomalies ont été constatées sur pratiquement chaque marché et pouvant être source de corruption.