Du 3 au 14 décembre, les représentants des gouvernements du monde entier se sont réunis à Dubaï pour la «conférence mondiale des télécommunications internationales» (CMTI 12), pour s’accorder sur un nouveau règlement de la gouvernance de l’Internet en vue de remplacer le Règlement des télécommunications internationales qui date de 1988.
Organisée par l’agence de l’ONU en charge des technologies de l’information et de la communication, l’Union internationale des Télécommunications (UIT), cette conférence est extrêmement critiquée par des acteurs non étatiques comme des ONG spécialisées dans les droits numériques ou des géants de l’Internet comme Google, qui s’opposent à son principe-même: que le futur d’Internet soit décidé par des Etats plutôt que le système «multi-acteurs».
On pourrait penser qu’une gestion d’Internet par les Nations unies serait le système le plus démocratique, mais dans un système où chaque Etat a un vote et où des Etats qui votent censurent et traquent leurs citoyens sur Internet, ce n’est pas le cas. D’autant plus que la conférence s’est préparée et se tient d’une manière peu transparente.
Au terme de cette rencontre, c’est un revers pour l’UIT, qui fondait de grands espoirs en vue d’arriver à un consensus autour du projet de Règlement des télécommunications internationales, qui se présente comme une cogestion du web par tous les pays. Les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont refusé de s’engager dans cette voie préconisée notamment par la Russie, la Chine et l’Arabie Saoudite. Rien que l’énoncé de ces pays donne une indication sur les arrières-pensées qu’ils se prêtent mutuellement : l’impérialisme américain d’un côté, des pays autoritaires de l’autre.