Le maire de la Commune de Ouagadougou a donné le top départ ce 13 décembre 2012, d’une série de baptême de rues. C’est ainsi qu’une rue à Ouaga 2000 située dans la partie Est de l’Office nationale d’identification a été baptisée « Avenue El Hadj Salifou Cissé », du nom de celui qui, dans la discrétion, s’est beaucoup investi dans l’économique et le social au Burkina Faso.
« Le Conseil municipal de la Commune de Ouagadougou a décidé d’inscrire le nom de El Hadj Salifou Cissé pour la postérité » en lui dédiant la rue précédemment identifiée Rue 15.947, dans le 12e arrondissement du nouveau découpage de la Commune, a indiqué le maire sortant Simon Compaoré. Cette rue est limitée au Nord par l’Avenue Goama Charles Ouédraogo et au Sud par l’Avenue Ousmane Sembène.
Ce fut l’occasion pour Simon Compaoré de présenter la biographie de El Hadj Salifou Cissé, décédé le 11 novembre dernier. Né en 1925 à Bassi dans la province du Zondoma, et après ses études coraniques au cours desquelles il a acquis une formation en mécanique vélo à Akossombo au Ghana, feu El Hadj Salifou Cissé est arrivé à Ouagadougou en 1952. Prenant appui sur le soutien financier de 250 000 FCFA qui lui a été apporté par son père, celui que la Commune de Ouagadougou vient d’immortaliser s’est lancé particulièrement dans la vente de pièces détachées. Dans ce domaine, il se distinguera en devenant le représentant exclusif au Burkina de plusieurs marques de cycles et cyclomoteurs. Mieux, il créa « Puch Oma », une usine de montage de cycle et cyclomoteurs ; et une autre, la Société Africaine de Pneumatique(SAP Olympique) sur sollicitation de Edouard Yaméogo.
Il a aussi eu, à en croire Simon Compaoré, une très grande réputation dans le domaine du sport, en particulier le football où il est apparu comme étant l’un des plus grands supporters de l’EFO (Etoile filante de Ouagadougou), et le cyclisme. Dans ce dernier, il a été non seulement fanatique, mais surtout pratiquant. Premier à avoir importé les piècesdétachées de vélos de course au Burkina, feu El Hadj Salifou Cissé a, lui-même été un grand coureur cycliste, créé le 1er club dans cette discipline sportive, supporté, encouragé et soutenu beaucoup d’autres clubs cyclistes. « Grâce à lui, aujourd’hui, le tour du Faso a lieu », a confié M. le maire.
Le fils de l’immortel, le Pr Abdoul Cissé, médecin radiologiste et enseignant à l’Université de Ouagadougou, après avoir traduit la reconnaissance de la famille Cissé à l’endroit de la Commune de Ouagadougou, a indiqué que la présente cérémonie offre « un cadre de recueillement et d’introspection ». En effet, dira de vive voix le Professeur, « chaque fois que nous emprunterons cette rue, nous nous souviendrons toujours de toi, papa ».
Il a, au passage, exprimé l’engagement de la famille Cissé à contribuer à l’entretien de la rue qui lui traduit un symbole fort.
Les cyclistes, sortis nombreux et visiblement prêts pour une compétition, ont, par la voix de l’un d’entre eux, El Hadj Souleymane Soré, exprimé leur reconnaissance à la Commune de Ouagadougou qui vient de distinguer à la suite du Président du Faso, leur idole. En effet, dira El Hadj Soré, la détermination de EL Hadj Salifou Cissé pour la cause du cyclisme au Burkina lui a valu son élévation au rang de « Chevalier de l’ordre du mérite avec graphe Promoteur » le 20 octobre 2005.
Cette cérémonie a été précédée ce même jour 1 3 décembre, d’uneautre où le bourgmestre sortant a baptisé la rue située entre le Stade municipal et l’entrée principale de la cour du Mogho Naaba, « Rue Aimé Nikiéma ». Et avant de céder les reines de la Commune de Ouagadougou le 3 janvier prochain, Simon Compaoré compte baptiser près de 20 rues, dont celles à dédier à Norbert Conombo, à Me Alidou Ouédraogo, au Pape Jean-Paul II, au Larlé Naaba Abga.