Politique
Transition politique au Burkina : L’UA demande l’accélération du processus
Publié le mardi 11 novembre 2014 | Le Pays
© aOuaga.com par G.S
Situation nationale : les forces vives face au président de l`UA Lundi 10 novembre 2014. Ouagadougou. Hôtel Laico Ouaga 2000. Le président mauritanien et président en exercice de l`Union africaine, Mohamed Ould Abdel Aziz, a rencontré au cours d`une plénière la société civile, l`opposition et les chefs coutumiers et religieux |
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Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, était à Ouagadougou le 10 novembre 2014, pour rencontrer les différentes parties prenantes de la transition politique burkinabè. A tour de rôle, il a reçu les Organisations de la société civile (OSC), les partis politiques de l’Opposition, les leaders religieux et coutumiers et le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida. L’avant-projet de la charte de la transition lui a été présenté. Cette charte fera l’objet de réflexion et de décision de la part de l’UA. Rassurant ses hôtes que l’UA n’infligera pas de sanctions au Burkina Faso, il les a exhortés à accélérer le processus de transition.
« L’UA n’est pas venue pour sanctionner le Burkina, elle est venue pour participer à la solution. La solution viendra des Burkinabè, l’UA est là pour les accompagner. Ils ont déjà fait l’essentiel pour davantage de démocratie dans le pays, nous ne pouvons que les féliciter et les encourager à continuer et à bien terminer le travail dans la sérénité, la tranquillité, la sécurité et la paix sociale », a confié, à sa descente d’avion, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Général Mohamed Ould Abdel Aziz. C’était le 10 novembre dernier, à l’aéroport international de Ouagadougou. Le lieutenant-colonel Isaac Zida a, pour sa part, remercié le président de l’UA pour sa sollicitude et a souhaité que l’expérience du Burkina fasse tâche d’huile et permette de faire l’économie de crises sociopolitiques dont les nations africaines devraient se passer pour s’engager sur la voie du progrès. Puis, cap a été mis sur l’hôtel Laïco où il s’est entretenu avec les Organisations de la société civile (OSC), les partis politiques de l’Opposition, les leaders religieux et coutumiers. L’avant-projet de la charte de la transition lui a été présenté. Une charte dont le contenu a été appréciée par l’émissaire de l’UA, selon Me Bénéwendé Sankara, président de l’UNIR/PS. « Il a apprécié ce document qui doit être la base d’une réflexion et d’une prise de décision pour permettre à ce que le lieutenant-colonel puisse lever la suspension de la Constitution, afin de permettre le rétablissement de l’Etat de droit », a-t-il expliqué. Pour Ablassé Ouédraogo, président du parti « Le Faso autrement », le rétablissement rapide de l’Etat de droit est le vœu de l’émissaire de l’UA. « Il a souhaité qu’on accélère le processus pour que très rapidement le Burkina retourne dans une situation de légalité constitutionnelle», a-t-il soutenu.
« Les religieux ne sont pas prêts à assumer les rôles des politiques »
Et Marcel Tankoano du mouvement M21 de révéler que dans la même veine de rencontres avec les émissaires de la CEDEAO, il ressort du sommet que toutes les sanctions qui devraient être infligées au Burkina Faso qui vit actuellement une crise, ont été atténuées. A l’en croire, l’émissaire de l’UA, tout en prodiguant des conseils, a demandé que la transition soit civile et a indiqué que la solution devrait venir des Burkinabè. « C’est ainsi que le chef de l’Etat, dans sa réponse, a précisé que l’Armée est prête à partir, mais à condition qu’on trouve quelqu’un de consensuel. Mais est-ce qu’il sera facile de trouver quelqu’un de consensuel ?», s’est-il interrogé avant d’ajouter que la société civile avait, dans la proposition de ses 3 personnalités, privilégié le nom de l’évêque de Bobo- Dioulasso, Paul Ouédraogo. « Mais le cardinal Philippe Ouédraogo nous a fait savoir que ce serait très difficile, car il faudrait d’abord convoquer la conférence épiscopale Burkina-Niger. Ce qui veut dire que les évêques devraient se réunir pour voir la nécessité et s’entendre. Ensemble, ils envoient le nom au Vatican à Rome (Italie) et c’est le Pape qui a le dernier mot. Vous voyez que cela posera problème ; il nous a alors demandé de revoir parmi les 16 autres millions d’habitants. En fait, les religieux ne sont pas prêts à assumer les rôles des politiques », a-t-il laissé entendre.
Les autorités coutumières et religieuses, le général Honoré Nabéré Traoré, le corps diplomatique présent au Burkina, ont été par ailleurs reçus en audience par le président en exercice de l’UA. Des échanges qui, selon Edem Kodjo, représentant de l’UA au Burkina Faso, ont été positifs. « Tout le monde s’est exprimé librement et le processus doit continuer dans la bonne direction. Nous espérons qu’avant que les choses se terminent, nous aurons un minimum de structures pour permettre au pays de redémarrer sur de bonnes bases », a conclu Edem Kodjo.
M.T et T.S
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