Les élèves de la ville de Sya ont déserté les classes, ce jeudi 13 décembre 2012, qui marque le 14e anniversaire de la mort du journaliste Norbert Zongo. Ils ont pris part aux côtés des travailleurs et des étudiants, à une rencontre organisée à la Bourse du travail, pour réclamer la vérité sur cette affaire.
Ce jeudi très tôt le matin, des élèves de Bobo-Dioulasso qui se sont rendus à l’école ont dû rebrousser chemin. Dans des établissements comme le Lycée Ouezzin Coulibaly ou le Lycée municipal par exemple, toutes les classes étaient presque vides. De nombreux élèves qui entendaient réclamer vérité et justice pour le journaliste Norbert Zongo, ont rejoint le CODMPP à la Bourse du travail de Bobo-Dioulasso. Parti du mouvement « trop c’est trop », le Collectif depuis lors, mène son combat autour de sa plate-forme minimale de lutte contre l’impunité qui entend « faire la lumière sur le crime odieux du 13 décembre 1998 et sur les autres crimes de sang ou économiques restés impunis, garantir l’égalité de tous devant la loi et une réforme profonde de la justice.
Il compte aussi aboutir à l’abrogation des lois liberticides et antisociales, faire respecter la Constitution et des mesures adéquates pour l’approfondissement de la démocratie. » Dans sa déclaration, le CODMPP, section des Hauts-Bassins, a dit avoir eu à surmonter beaucoup d’obstacles et affronter des difficultés de divers ordres, dont la trahison de certaines organisations. « Mais le CODMPP est toujours là, plus que jamais déterminé à faire aboutir sa plateforme d’action », a indiqué Bakary Millogo, secrétaire général des Hauts-Bassins de la confédération générale du travail du Burkina. M. Millogo a également dénoncé l’extrême pauvreté des populations de même que des manœuvres de la majorité qui viseraient une succession dynastique du pouvoir. Pour le cas spécifique de Bobo-Dioulasso, le Collectif dit noter une corruption inqualifiable, provocante des responsables des administrations et une spéculation foncière à grande échelle dans les opérations de lotissement.
Ce dernier sujet est combattu par la Coordination pour la transparence dans les opérations de lotissement (CTOL) qui a marqué sa présence ce 13 décembre par des banderoles de dénonciation. « Les maires vendeurs de parcelles, ça suffit comme ça, nous n’en voulons plus », pouvait-on lire sur une affiche, tandis qu’une autre demandait l’audit des opérations de lotissement depuis 1995, le jugement et la sanction des maires « détourneurs de parcelles ». Ce 14e anniversaire, selon le CODMPP, est une occasion pour ses militants et sympathisants de se souvenir de tous les évènements douloureux et s’interroger sur le sens de ces années de lutte, leur signification et leur portée. Et le bilan dressé suscite de l’espoir, à leur avis, parce que permettant de défendre les revendications du collectif contre l’impunité et particulièrement de réclamer l’arrestation et le jugement des meurtriers de Sapouy.
