Politique
Burkina : l’armée se joint à la société civile pour définir la transition
Publié le vendredi 7 novembre 2014 | AFP
© aOuaga.com par G.S
Concertations nationales : le chef de l`Etat de la transition chez le Mogho Naaba Mardi 4 novembre 2014. Ouagadougou. Palais du Mogho Naaba. Le chef de l`Etat de la transition, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, s`est rendu chez le Mogho Naaba, chef suprême des Mossé, pour une rencontre avec les autorités coutumières et religieuses sur la situation nationale |
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Ouagadougou - L’armée a été invitée à participer vendredi aux travaux menés par l’opposition et la société civile du Burkina Faso pour définir l’architecture du futur régime de transition, a indiqué un responsable associatif à l’AFP.
Une commission réunissant deux représentants de l’opposition, deux de la société civile et deux des chefs religieux et traditionnels a entamé ses travaux jeudi pour élaborer une "charte de la transition".
Elle devait être rejointe vendredi par deux représentants de l’armée, selon cette même source.
L’actuel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Isaac Zida, désigné par l’armée pour prendre les rênes du pays après la démission le 31 octobre du président Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans de pouvoir, a remis jeudi les propositions de l’armée à des responsables de la société civile.
Dans ce document, consulté par l’AFP et intitulé "protocole de cadrage de la transition", l’armée propose un "Conseil national de transition", doté de pouvoirs législatifs, composé de 60 membres, à parts égales entre armée, société civile, opposition et ancienne majorité (15 chacun).
Ce CNT serait présidé par un militaire.
Les portefeuilles d’un "gouvernement de la transition, technocratique et non partisan" seraient répartis également entre l’armée, la société civile et les partis politiques.
Les trois quarts des ministères attribués aux partis politiques seraient détenus par l’opposition, le quart restant par l’ancienne majorité, toujours selon ce document.
L’armée propose que le chef de la transition soit choisi entre quatre personnalités civiles, deux proposées par l’armée, deux par la société civile.
Le choix "par consensus" reviendrait à un collège composé d’un représentant des chefs traditionnels, de l’Eglise catholique, des musulmans, des Eglises
évangéliques, de l’armée et de la société civile.
"Cette personnalité ne pourra être candidate à aucune élection organisée par les organes de transition", est-il précisé.
Les membres du gouvernement et du Conseil national de transition ne pourront pas non plus être candidats à la présidentielle ou aux législatives organisées à l’issue de la transition, selon ce document.
"L’armée nous a envoyé ses propositions. (...) Nous ne sommes pas satisfaits de tout, il y a des choses discutables", a indiqué le responsable associatif qui a requis l’anonymat.
"Comme les modalités de la transition doivent être acceptées par tous, il faut en discuter", a-t-il poursuivi.
La commission réunissant opposition, société civile et chefs religieux et traditionnels devait terminer ses travaux vendredi et en présenter les conclusions samedi à une conférence "plénière", regroupant tous les responsables des groupes et chargée de les valider.
Des délégués de l’armée pourraient se joindre à cette plénière.
Les différents acteurs de la crise burkinabè doivent présenter leurs propositions sur les modalités de la transition lundi aux médiateurs - la troïka ONU-Union africaine-Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
L’armée, l’opposition, la société civile, les chefs religieux et traditionnels, ainsi que le camp Compaoré, ont convenu mercredi que la transition serait dirigée par une personnalité civile de "consensus" et durerait un an. Des élections présidentielle et législatives doivent se tenir d’ici novembre 2015.
ayv-roh/de/eak/tmo
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