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Burkina: opposition et société civile planchent sur une "charte de la transition"
Publié le vendredi 7 novembre 2014  |  AFP
Situation
© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Situation nationale : les forces vives défilent devant la CEDEAO
Mercredi 5 novembre 2014. Ouagadougou. Hôtel Laico. Les forces vives de la nation sont reçues à tour de rôle puis ensemble par les chefs d`Etat du Sénégal, du Nigeria et du Ghana par rapport à la situation nationale




Ouagadougou- L’opposition et la société civile du Burkina Faso ont commencé jeudi à plancher sur une "charte de la transition", au lendemain de l’accord conclu entre les acteurs de la crise politique déclenchée par la chute du président Blaise Compaoré.

Une commission réunissant des représentants de l’opposition, de la société civile et des chefs traditionnels et religieux, va élaborer cette charte qui définira "les différents organes de la transition et les qualités de la personnalité qui sera choisie pour la diriger", ont expliqué Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement et un responsable de la
société civile.

Le camp Compaoré n’a pas été invité aux travaux.

Mercredi soir, négociant sous l’égide de trois présidents ouest-africains, les acteurs de la crise se sont accordés sur "la formation d’un gouvernement de transition pour une période d’un an" et "l’organisation d’élections présidentielle et législatives d’ici novembre 2015", selon le communiqué final
des pourparlers.

En revanche, les représentants des forces armées, des partis politiques, de la société civile, des chefs religieux et traditionnels ont échoué à s’entendre sur une personnalité pour diriger la transition.

A Accra, au Ghana, la situation au Burkina Faso devait être examinée par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a entamé jeudi un sommet extraordinaire de deux jours.

Moins d’une semaine après la chute, sous la pression de la rue, du président Blaise Compaoré, chassé après 27 ans au pouvoir, le "pays des hommes intègres", petite nation sahélienne de 17 millions d’habitants, tente de mettre sur les rails une transition civile.

"La dynamique est enclenchée, ça va dans le bon sens", estimait jeudi Harouna Kabore, un chef d’entreprise de 37 ans, après l’accord conclu la veille.

- Qui remplacera Zida ? -


"J’espère que les différents acteurs vont laisser les passions et les intérêts égoïstes de côté, il s’agit de refonder la démocratie au Burkina Faso", déclarait Minoungou Ben Youssouf, journaliste indépendant.

Le musicien Sams’k le Jah, l’un des fondateurs du Balai Citoyen, mouvement de jeunesse très actif dans la mobilisation contre Blaise Compaoré, se disait plus méfiant.

"La jeunesse doit rester vigilante, mobilisée, déterminée et continuer de mettre la pression sur les acteurs de la transition", a-t-il lancé.

Le président ghanéen John Dramani Mahama, qui présidait les débats mercredi en sa qualité de chef de la Cédéao (l’organisation régionale ouest-africaine), s’est dit confiant pour parvenir à un accord sur un nouveau chef de la transition et l’installation d’un gouvernement intérimaire "d’ici quelques jours".

Qui remplacera le lieutenant-colonel Isaac Zida, l’actuel homme fort au Burkina, désigné par l’armée le 1er novembre, au lendemain de la fuite de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire?

Sous forte pression internationale, l’armée a accepté de remettre le pouvoir au civils, s’avançant sur un délai de "15 jours".

Tous les protagonistes plaident pour une personnalité consensuelle, mais aucun nom n’émergeait encore jeudi.

Selon le plan de l’opposition et de la société civile, la commission chargée de rédiger la "charte" soumettra le résultat de ses travaux samedi à une conférence "plénière", qui sera chargée de le "valider", avant que tout cela soit discuté lundi avec les médiateurs de la crise burkinabè, la troïka ONU-Union africaine-Cédéao.

Sur le plan institutionnel, la Constitution, que l’armée avait suspendue, devrait être rétablie rapidement, pour permettre au Conseil constitutionnel de "déclarer la vacance du pouvoir et d’annoncer le processus de mise en place d’un gouvernement de transition", selon l’accord de mercredi soir.

Restera aussi, pour les nouvelles autorités qui seront mises en place, à relancer la machine étatique, pour que le pays reprenne une activité normale.


bur-de/tmo
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