Le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) était face aux hommes de médias le 10 décembre 2012 à Ouagadougou. Cette conférence de presse visait la prise de mesures de protection nécessaires pour le développement du secteur agricole en Afrique de l’Ouest.
Le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) a pour mission de défendre les intérêts des exploitations familiales et de leurs organisations, et de faire la promotion du développement des exploitations familiales et de l’agriculture paysanne, tout en maîtrisant les politiques liées à la libération des économies nationales et à la mondialisation des échanges commerciaux. Le ROPPA et ses différents partenaires des Organisations de la société civile (OSC) ont largement contribué à l’adoption par les chefs d’Etat d’un nouveau Tarif extérieur commun (TEC) avec une 5e bande à 35%. En adoptant ce TEC en 2008, les chefs d’Etat avaient la vision de protéger l’agriculture ouest- africaine, les industries naissantes de la sous-région contre les importations et affichaient leur volonté de promouvoir le commerce intra-régional par la création de l’union douanière dont le TEC est un des éléments.
Malheureusement, les propositions actuelles du comité conjoint UEMOA-CEDEAO ne prennent pas en compte ces préoccupations. Les lignes tarifaires proposées pour le riz et le lait en poudre sont respectivement de 10% et 5%. Ce qui ne permettra pas, Selon le vice-président du ROPPA, Ibrahim Coulibaly, d’avoir un niveau d’imposition consolidée (y compris les autres taxes spéciales) permettant de protéger, de manière appropriée, les productions locales de riz et de lait en vue d’assurer leur développement. Pire, ces taux sont largement inférieurs à ceux de certaines régions comme l’Afrique de l’Est qui taxe le lait à plus de 60% et l’Union- européenne où les produits alimentaires de base (céréales, produits laitiers, viande et sucre) sont taxés à plus de 50%, etc. Vu toutes ces considérations, cette denrée mérite non seulement plus d’investissements, mais aussi, dans ce cadre, mérite une meilleure protection comme toutes les autres céréales. Le riz ne peut pas continuer à être aussi faiblement protégé de même que les autres céréales, ainsi que le lait et ceci, au nom de la solidarité régionale et de l’intégration de notre sous-région.
Quelques propositions du ROPPA
Le renforcement de la concertation entre les différents groupes d’acteurs pour partager leurs visions et propositions respectives sur le TEC en vue de trouver des alternatives qui prennent en compte les besoins de tous. La CEDEAO et l’UEMOA se doivent de recatégoriser l’ensemble des lignes tarifaires dans la nouvelle structure du TEC-CEDEAO sans faire de fixation sur des règles multilatérales dès lors que la CEDEAO est régie par la clause d’habilitation. L’inclusion des acteurs socioprofessionnels est à refaire par le passé. Il est démontré que seules les politiques et mesures négociées et internalisées par les différents groupes d’acteurs de la région sont à même d’être efficaces pour la création d’un espace économique régional prospère, compétitif et bénéfique. La CEDEAO doit aussi initier les démarches d’adhésion de l’union douanière comme personnalité juridique de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Toute reclassification doit intégrer les orientations des politiques sectorielles et doit permettre la participation de l’ensemble des acteurs concernés.
