International
La première sanction vient du canada
Publié le jeudi 6 novembre 2014 | L’Observateur
© aOuaga.com par A.O
Recherche et innovations : un symposium international se penche sur la valorisation des résultats Mardi 24 septembre 2013. Ouagadougou. Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a présidé la cérémonie d`ouverture d`un symposium international de trois jours sur la valorisation des résultats de recherche et des innovations en Afrique. Photo : Ivan Robert, ambassadeur du Canada au Burkina |
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Depuis la chute du régime Compaoré, les pressions, aussi nationales qu’internationales, sont de plus en plus nombreuses sur les militaires qui assurent actuellement le pouvoir d’Etat. Les différentes composantes de la Nation ont élevé la voix pour exiger la remise du pouvoir à un civil.
Elles sont soutenues par la communauté internationale. L’Union africaine a même donné deux semaines à compter du lundi 3 novembre aux militaires pour quitter le pouvoir sous peine de sanctions. Si certaines puissances se font de plus en plus menaçantes, d’autres n’ont pas hésité à faire tomber l’épée de Damoclès : c’est le cas du Canada qui a d'ores et déjà suspendu son aide bilatérale au Burkina Faso.
«Dans le contexte actuel, il nous est impossible de verser les fonds destinés à l'aide au développement directement au gouvernement du Burkina Faso en étant assurés qu'ils seront utilisés de façon efficace aux fins prévues», a expliqué le ministre du Développement international, Christian Paradis, dans un communiqué datant du 4 novembre.
Il a également indiqué que son pays reprendrait son financement seulement lorsqu'une «autorité civile légitime et responsable aura été mise en place». Les démarches entreprises pour avoir plus d’explications auprès de l’ambassade du Canada au Burkina sont restées vaines, l’institution promettant de se prononcer lorsque les conditions seront réunies.
Ce n’est pas la première fois que cette coopération connaît des bas : en 1983 en effet, les acteurs de la Révolution avaient réquisitionné les véhicules de la société canadienne qui construisaient la route Ouagadougou-Pô pour leur marche dans la nuit du 4 août sur la capitale. Cette interruption forcée des travaux de l’entreprise avait jeté un froid dans les relations entre les deux pays.
Le Canada et le Burkina Faso ont établi des relations diplomatiques en 1962. En plus de la coopération bilatérale, les deux pays collaborent sur une variété de questions régionales et multilatérales. Le partenariat qui existe entre les deux pays au sein de La Francophonie offre un élan à cette relation.
Le Canada a déboursé plus de 18 milliards de F CFA pour le développement en 2011-2012 par l’entremise de ses programmes bilatéral, multilatéral et du Partenariat canadien. Le programme bilatéral du Burkina Faso est impliqué dans l’éducation et la croissance économique durable.
La programmation du Canada au Burkina Faso soutient la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable du gouvernement burkinabè (2011-2015), qui se déploie sur quatre axes principaux : développer des priorités pour une croissance accélérée, consolider le capital humain et promouvoir la protection sociale, renforcer la bonne gouvernance et prendre en compte les priorités qui sont intégrées dans toutes les politiques et tous les programmes de développement.
A la faveur du récent boom minier qui fait de l’or le premier produit d’exportation burkinabè, le Canada est devenu depuis 2008 l’un des plus importants investisseurs privés étrangers au Burkina Faso. C’est une opportunité pour le gouvernement du Canada ainsi que les compagnies canadiennes de promouvoir la responsabilité sociale des entreprises.
Le commerce bilatéral de marchandises a augmenté substantiellement depuis 2006, atteignant plus de 26 milliards de F CFA en 2013. En 2013, les principales exportations canadiennes vers le Burkina Faso étaient constituées de machinerie, d’outils, de véhicules, de matériaux de fer et d’acier, de matériel électrique et d’équipements électroniques s’évaluant à plus de 26 milliards de F CFA. Les importations canadiennes en provenance du Burkina Faso étaient principalement des pierres précieuses et des graines (oléagineux) s’évaluant à plus de 200 millions de F CFA .
Moumouni Simporé
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