Politique
Situation nationale : le MBDHP dénonce les "velléités de confiscation du pouvoir par l’armée"
Publié le mardi 4 novembre 2014 | MBDHP
|
Le 30 octobre 2014, notre Peuple a, dans un vaste mouvement populaire, mis en échec le projet cynique du pouvoir de la IVème République de tripatouiller une fois de plus la Constitution du 2 juin 1991, en vue d’assurer au capitaine Blaise COMPAORE un pouvoir à vie. Ce mouvement populaire massif a conduit au renversement du régime Compaoré et à la fuite des principaux dignitaires du pouvoir.
Le MBDHP salue le courage, la détermination et l’esprit de sacrifice du Peuple burkinabè, particulièrement sa frange jeune, contre les velléités de confiscation du pouvoir politique par Blaise COMPAORE et son clan et pour la liberté et le changement. Il s’incline devant la mémoire des martyrs et présente ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées. Aux nombreux blessés, il souhaite un prompt rétablissement.
Les évènements de ces derniers jours montrent l’appropriation par le peuple burkinabè des dispositions de l’article 35 de la Déclaration française des droits de l’Homme et du citoyen du 24 juin 1793 en ces termes : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs».
Ce tournant historique de la lutte de notre peuple met la question du changement principalement de la gestion de la transition au cœur du débat politique. C’est ainsi que depuis le 31 octobre 2014, nous assistons à des tentatives de confiscation du pouvoir par l’armée sur fond de rivalités entre différents groupes militaires. Ainsi, à la déclaration du Général Honoré Nabéré TRAORE, chef d’état-major général des armées, s’autoproclamant nouveau Chef de l’Etat, s’est succédé celle du Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac ZIDA précédemment chef de corps adjoint du tristement célèbre régiment de sécurité présidentielle (RSP), lui aussi, s’investissant chef de la transition. Le 2 novembre 2014, c’était au tour du Général à la retraite Kwamé LOUGUE de se rendre à la télévision nationale en vue de se proclamer Chef de l’Etat. Toutes ces rivalités font peser sur le pays des risques de guerre civile.
Une fois de plus, l’armée s’est donc invitée dans le débat politique national pour s’accaparer d’un pouvoir pour la conquête duquel des millions de Burkinabè sont descendus dans les rues sur toute l’étendue du territoire national, ont essuyé des tirs à balles réelles et ont versé leur sang ; ce qui est inacceptable.
Par ailleurs, une transition militaire dirigée par le Lieutenant-colonel ZIDA, présenté comme l’homme de main du Général Gilbert DIENDERE, ancien Chef d’état-major particulier de la Présidence du Faso, constitue tout simplement un prolongement de l’ancien régime, visiblement vomi par notre peuple. Aujourd’hui, nous assistons au verrouillage progressif des libertés démocratiques à travers l’instauration de fait de l’état de siège et d’un couvre-feu. Dans le même sens, l’armée a procédé le 2 novembre 2014 au bouclage de la place de la nation à Ouagadougou après avoir dispersé violemment des manifestants réunis à la radiodiffusion télévision nationale du Burkina (RTB) causant la mort par balle d’un manifestant. Dans une déclaration lue le même jour, l’armée promet que« tout acte de nature à remettre en cause le processus de transition sera réprimé avec vigueur ». Ces faits montrent la nature véritable du régime militaire qui se met en place au détriment de la volonté populaire.
Face à cette situation, le MBDHP :
1. Réitère ses condoléances aux familles éplorées ainsi que ses vœux de prompt rétablissement à tous les blessés ;
2. Exige que toute la lumière soit faite sur les tueries et les nombreux autres cas de violations des droits humains commis lors de ces manifestations ; que les auteurs et les commanditaires de tous ces actes crapuleux soient traduits en justice et punis à la hauteur de leurs actes ;
3. Félicite le peuple burkinabè pour son engagement sans faille dans la lutte pour la démocratie, la liberté et un progrès social véritable ainsi que pour son esprit de sacrifice ;
4. Appelle le peuple à poursuivre sa mobilisation sans faille jusqu’à la mise en place d’une transition civile ;
5. Appelle les populations à manifester leur solidarité envers les blessés, les familles endeuillées et à mettre fin aux actes de pillage ;
6. Dénonce les velléités de confiscation du pouvoir par l’armée, appelle les forces de défense et de sécurité en particulier la haute hiérarchie militaire à se démarquer de toutes les entreprises putschistes et à se comporter de façon républicaine.
VIVE la lutte du peuple burkinabè pour la liberté et la démocratie !
NON à une transition militaire !
EN AVANT pour la prise en compte des aspirations profondes du peuple !
Fait à Ouagadougou, le 2 novembre 2014
Le Comité Exécutif National
N.B : la titraille est du site
Commentaires
Dans le dossier
Sondage
Autres articles
Le CDP perd un militant de 72 ans dans l’incendie de son siège
Autre presse - 4/11/2014
Burkina : les opérateurs économiques d’abord préoccupés par les pertes en vies humaines
Autre presse - 4/11/2014
« Blaise Compaoré pourra rester en Côte d’Ivoire tant qu’il le veut », tranche Alassane Ouattara
Autre presse - 4/11/2014
Mogho Naba : « ils sont venus nous dire qu’ils vont remettre le pouvoir aux civils »
Autre presse - 4/11/2014
Burkina : visites et soutiens aux blessés à l’hôpital Yalgado
Autre presse - 4/11/2014
Tous les articles d'actualités
Autre presse - 4/11/2014
Autre presse - 4/11/2014
Autre presse - 4/11/2014
Autre presse - 4/11/2014
Autre presse - 4/11/2014