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Insurrection populaire : pillages et actes de vandalisme à Ouagadougou

Publié le lundi 3 novembre 2014 | Le Pays

© aOuaga.com par G.S
Saccages de bâtiments : images de désolation d`après-manifestations
Vendredi 31 octobre 2014. Ouagadougou. Au lendemain des manifestations violentes contre la révision de la Constitution, ce sont des images de désolation qui s`offrent au niveau des bâtiments publics et privés saccagés, pillés ou brûlés

Dans les journées des 30 et 31 octobre derniers, la ville de Ouagadougou, tout comme d’autres localités du Burkina, a été le théâtre de pillages et de plusieurs actes de vandalisme. La plupart des magasins, domiciles et commerces ayant reçu la visite de manifestants sont ceux des proches du régime de Blaise Compaoré.

De nombreux jeunes sur des motos, des vélos, des tricycles et charrettes, convoyant des sacs de riz, des paquets de sucre, des meubles et autres marchandises soutirés dans des magasins et autres domiciles. C’est le visage que la capitale présentait les 30 et 31 octobre derniers. En effet, pendant que certains étaient à la Place de la Nation pour désigner celui qui va assurer l’intérim à la tête du pays, des individus mal intentionnés opéraient dans des magasins, notamment ceux des proches du régime Compaoré. Ces commerces sont situés dans les quartiers de Kalgondin, Karpala, Tampouy et Tanghin. Il s’agit des deux magasins d’Inoussa Kanazoé, situés à la ZAD, du siège de la SOCOGIB d’Alizéta Gando à Paspanga, du siège de la cité AZIMMO à la cité AN II. De même, les domiciles de certains proches du régime ont été saccagés et pillés. Au nombre de ces concessions, on peut citer celle du frère cadet du président sortant, François Compaoré. Cette cour qui était hautement sécurisée par des militaires aux premières heures des émeutes, a été saccagée dans la matinée du vendredi 31 octobre. Des gris-gris et amulettes, des crânes humains, des photos horribles, des documents importants ont été retrouvés dans la cour de ce dernier. Certains photos et documents font l’objet de marketing dans la capitale. De même, la cour de Tertius Zongo, Benjamine Doamba, Assimi Kouanda, Hermann Yaméogo, Bognessan Arsène Yé, Marie Noël Bembamba, Salif Kaboré, Gilbert Noël Ouédraogo, Boureima Badini, Moussa Ouattara (à Bobo-Dioulasso), Salia Sanou (à Bobo-Dioulasso) ont subi la furie des manifestants. Des agences de « Coris bank » (NDLR : toutes les représentations), Joly hôtel, Azalaï hôtel Indépendance où avaient été internés les députés de la Majorité présidentielle, la veille du vote du projet de loi portant modification de la Constitution, ont subi le courroux des manifestants. Argent, chaises, tables, réfrigérateurs, etc., tout a été emporté par les manifestants. Même le magasin du Programme alimentaire mondial (PAM) a été presque vidé de ses cartons d’huile et de sacs de couscous. Il a fallu l’intervention de bonnes volontés et des forces de l’ordre pour stopper les pilleurs dans leurs actions. C’est le cas du quartier Kalgondin où un groupe de jeunes s’était porté volontaire pour intercepter les pilleurs et retirer tout ce qui a été dérobé.

Mamouda TANKOANO et Colette DRABO

ENCADRE

Voici la liste des noms des proches du régime Compaoré dont les cours ont été saccagées à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso :
Tertius Zongo, ex-premier ministre ;
Benjamine Doamba, député à l’Assemblée nationale élue sous la bannière du CDP ;
Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du CDP ;
Hermann Yaméogo, coprésident du Front républicain ;
Bognessan Arsène Yé, ministre d’Etat ;
Marie Noël Bembamba, ministre des Finances ;
Salif Kaboré, ministre des Mines ;
Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF/RDA ;
Boureima Badini, député du CDP ;
Moussa Ouattara, ministre des enseignements secondaires ;
Salia Sanou, maire de la commune de Bobo-Dioulasso;
Djibril Ypéné Bassolé, ministre des Affaires étrangères ;
Eddie Komboïgo, député du CDP.