Politique
Burkina Faso : la communauté internationale presse les militaires de quitter le pouvoir
Publié le lundi 3 novembre 2014 | Xinhua
© Autre presse par DR
Dr. Mohamed Ibn Chambas,Représentant spécial et chef du Bureau des Nations unies pour l`Afrique de l`Ouest (UNOWA). |
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OUAGADOUGOU - La communauté internationale a appelé dimanche l'armée burkinabé, qui s'est emparée du pouvoir après la démission et la départ du président Blaise Compaoré, de remettre immédiatement la gestion du pays aux civils. "Nous voulons éviter des sanctions sur le Burkina Faso et sa suspension dans les instances internationales. Nous appelons donc à un ordre constitutionnel (..) nous espérons qu'il y aura une transition conduite par un civil", a affirmé le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, le Dr Mohamed Ibn Chambas, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.
Dans une déclaration, la mission conjointe des Nations Unies, de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a demandé à la hiérarchie militaire de faire en sorte que les institutions de transition soient conformes aux normes constitutionnelles.
Après la chute du pouvoir de M. Compaoré, qui a régné durant 27 ans, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, numéro deux de la garde de sécurité présidentielle (RSP) s'est proclamé, chef d'un régime de transition, après avoir écarté, le chef d'état-major des armées, le général Nabéré Honoré Traoré.
L'une des premières mesures des nouvelles autorités a été la suspension de la Constitution, suscitant la révolte d'une partie de la société civile qui estime que le pays n'est pas dans une situation de coup d'Etat, mais plutôt d'"une insurrection populaire".
L'opposition politique et une partie de la société civile dénoncent une "confiscation" du pouvoir et invitent les populations à faire "barrage" aux militaires.
"L'opposition politique et les organisations de la société civile ont réaffirmé que la volonté issue de l'insurrection populaire appartient au peuple et par conséquent la gestion de la transition lui revient légitimement et ne saurait être en aucun cas être confisquée par l'armée", lit-on dans une déclaration commune publiée samedi.
La communauté internationale insiste sur la nécessité de renforcer le dialogue entre tous les acteurs politiques et non- politiques et appelle à remettre en marche, le plus vite possible, la machine gouvernementale et administrative afin d'assurer la continuité des services publics.
Selon les experts de la mission, ceci est particulièrement important dans un contexte où le virus Ebola fait des ravages dans la sous-région et que tous les pays sont engagés dans cette lutte.
"Le Burkina Faso a beaucoup donné à la communauté internationale et il mérite à son tour de bénéficier de l'appui et la solidarité internationale dans ces moments difficiles", a dit le Dr Chambas.
Le président déchu s'était illustré de façon "active " dans la résolution de plusieurs crises dans la sous-région, notamment au Mali, en Côte d'Ivoire et au Togo. Plusieurs soldats burkinabè sont présentement sur les théâtres d'opération dans le cadre du maintien de la paix à travers l'Afrique.
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