Politique
Burkina Faso : les acteurs clé de la crise (REPERES)
Publié le dimanche 2 novembre 2014 | AFP
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Ouagadougou, Voici les principaux protagonistes de la crise politique au Burkina Faso :
BLAISE COMPAORE, LE PRESIDENT DECHU
L’ancien chef de l’Etat, arrivé au pouvoir par un putsch en 1987, pensait son régime solide après 27 ans de règne. Malgré deux septennats et deux quinquennats, il souhaitait se présenter à la présidentielle de 2015, ce que la Constitution lui interdisait.
Sa volonté de faire réviser coûte que coûte la Loi fondamentale par l’Assemblée nationale, sans tenir compte d’une manifestation de protestation historique, a provoqué un embrasement du Burkina Faso. A 63 ans, il a officiellement démissionné vendredi et s’est réfugié avec sa famille en Côte d’Ivoire, à Yamoussoukro.
YACOUBA ISAAC ZIDA, LE NOUVEL HOMME FORT
Inconnu jusqu’ici, ce lieutenant-colonel de 49 ans, numéro 2 de la garde
présidentielle, a été désigné samedi par l’armée pour conduire un régime de transition au Burkina Faso.
Il a été préféré au chef d’état-major des armées, Nabéré Honoré Traoré, qui s’était auto-proclamé chef de l’Etat vendredi, provoquant une vague de protestation dans la population.
Le lieutenant-colonel Zida semblait bénéficier au départ du soutien d’une partie de la société civile jusqu’au lancement samedi d’un appel à une transition "démocratique et civile" par les partis de l’opposition et les organisations de la société civile réunis.
KOUAME LOUGUE, LE CANDIDAT DE LA RUE
Ce général en retraite, ancien ministre de la Défense et ex-chef d’état-major des armées, était le candidat plébiscité par les manifestants pour diriger un régime de transition. Ses pairs ont rejeté sa candidature mais, après s’être montré hésitant, il s’est finalement dit dimanche prêt à "répondre à l’appel du peuple".
L’OPPOSITION POLITIQUE, EN RANGS DISPERSES
- Zéphirin Diabré: ancien ministre et conseiller économique de Blaise Compaoré, il est devenu le principal opposant du président déchu, et apparaît comme le chef de file de l’opposition.
Il dirige la deuxième force politique au Parlement. Moins jusqu’au-boutiste que d’autres leaders de son camp, il a au départ paru absent des débats après les émeutes. L’appel samedi à une transition "civile" par l’opposition et la société civile semble marquer un retournement de tendance.
Outre sa carrière politique, il dispose d’un CV professionnel fourni : ex-"Monsieur Afrique" chez Areva, professeur d’université, ancien directeur général adjoint du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
- Roch Marc Christian Kaboré, ancien président du parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), il fût Premier ministre (1994-1996) puis président de l’Assemblée nationale (2002-2012). Il fait partie des compagnons historiques du chef de l’Etat qui ont démissionné avec fracas du CDP en janvier pour protester contre les tentatives de modification de la Constitution.
Avec deux autres contestataires - Salif Diallo et Simon Compaoré - il a fondé début 2014 le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP - opposition), dont il est président.
- Ablassé Ouédraogo: ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré et ex-directeur adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC),
très véhément avant les émeutes, il est bien moins audible depuis lors. Il a lancé le concept de "diplomatie du développement" dans les années 1996, orientant ce pays sahélien pauvre vers les richissimes monarchies du Golf.
- Saran Sérémé: présidente du Parti du développement et du changement (PDC), elle est l’une des rares femmes politiques au Burkina Faso.
Transfuge du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti présidentiel, elle en a claqué la porte en 2012 après que sa formation lui ait refusé le parrainage aux législatives.
Mme Sérémé a été l’organisatrice de la première grande marche des femmes contre la décision de Compaoré de modifier la Constitution, bien avant la manifestation monstre qui a emporté le régime.
Saran Sérémé a voulu se déclarer dimanche après-midi à la télévision
nouvelle chef de la transition, avant d’y renoncer.
LA SOCIETE CIVILE, FORCE DE MOBILISATION
Plusieurs organisations de jeunesse ont récemment émergé au Burkina Faso, notamment le Mouvement du 21 avril (M21), créé en 2013 et dirigé par Marcel Tankoana, ou le Balai citoyen (CiBal).
Lancé en 2013 par le rappeur Smockey et le reggaeman Sams’K Le Jah, sur
l’exemple du collectif "Y’en a marre", fer de lance de la contestation anti-Wade au Sénégal, le CiBal veut "assainir citoyennement et proprement le Faso".
Son influence est importante dans un pays où 60% de la population a moins de 25 ans. Les appels du mouvement à manifester vendredi, jour de la chute de Compaoré, ont drainé des dizaines de milliers de personnes dans le centre de la capitale.
jf-ck/de/mba
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