Politique
Retour sur l’échec du vote
Publié le dimanche 2 novembre 2014 | Sidwaya
© aOuaga.com par G.S
Saccages de bâtiments : images de désolation d`après-manifestations Vendredi 31 octobre 2014. Ouagadougou. Au lendemain des manifestations violentes contre la révision de la Constitution, ce sont des images de désolation qui s`offrent au niveau des bâtiments publics et privés saccagés, pillés ou brûlés |
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Des milliers de manifestants ont pris d’assaut et incendié l’Assemblée nationale dans la matinée du jeudi 30 octobre 2014, pour empêcher le vote du projet de loi portant révision de la Constitution.
L’ambiance était tendue, en cette matinée historique du jeudi 30 octobre 2014 à Ouagadougou. Dès 6 heures, les manifestants hostiles à la révision constitutionnelle affrontaient les forces de l’ordre aux différentes barrières quadrillant l’Assemblée nationale, de la Maison du Peuple au Boulevard Charles de Gaulle. Munis de laissez-passer délivrés la veille, les journalistes commis à la couverture du vote n’ont pas eu du mal à franchir les différents points tenus respectivement par la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), la Police nationale, la Gendarmerie nationale et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP).
A 7 heures 30, les premiers journalistes sont autorisés à accéder à la loge réservée à la presse, non sans avoir été minutieusement fouillés par des éléments de sécurité. Les visages sont crispés, mais on était loin de se douter que les évènements allaient se « gâter » rapidement. Vers 8 heures 30, les premiers députés arrivent à l’hémicycle, les journalistes reçoivent les documents relatifs à la révision de l’article 37 portant sur le nombre de mandats présidentiels et l’article 165 relative à son verrouillage. Une urne transparente est déposée devant la tribune. La sérénité n’est plus de mise. On entend des tirs assourdissants et des clameurs dehors. Moins d’une heure après, les manifestants ont forcé les barrières et les forces de défense et de l’ordre battent en retraite. Les premiers jets de pierres brisent la façade vitrée et les véhicules sont incendiés.
Les députés, journalistes et autres occupants des lieux prennent « leur jambe au cou ». C’est le sauve-qui-peut, car les manifestants pénètrent dans les locaux et commencent le saccage. Les gens escaladent le mur, côté Sud. Des honorables et quelques « chanceux » sont exfiltrés par les forces de défense vers un lieu sûr. Derrière eux, les flammes ravagent l’intérieur de l’hémicycle, laissant échapper d’immenses volutes de fumée. A côté, l’hôtel Azalaï est aussi mis à sac et pillé. Sur le même axe, les violences se sont poursuivies. Les sièges de la Radiodiffusion télévision (RTB) ont été mis à sac et les programmes interrompus. Le porte-parole du gouvernement Alain Edouard Traoré annoncera que le projet de loi a été retiré. Jusqu’au soir, les pillages se sont poursuivis à l’hémicycle, dans des sièges de partis de la majorité et des domiciles de leurs leaders. Des manifestants ont tenté d'accéder au palais présidentiel de Kosyam. Ils ont été stoppés par les éléments du RSP.
Bachirou NANA
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