Politique
Depuis son exil, Compaoré explique sa démission par son « refus de voir couler le sang » de ses compatriotes
Publié le samedi 1 novembre 2014 | Agence de Presse Africaine
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« J’ai refusé de voir couler le sang de mes compatriotes, le sang des filles et fils du Burkina Faso », a déclaré samedi Blaise Compaoré, le président déchu du Burkina Faso, précisant qu’il a quitté le pouvoir « parce que l’intérêt supérieur du Burkina Faso passe au dessus de tout y compris de ma personne».
Dans sa déclaration, le président Compaoré dit aussi avoir décidé de quitter le pouvoir face à la tragédie que courait son pays.
« J’ai quitté le Pouvoir bien que Président démocratiquement élu, légal et légitime, en vertu du droit constitutionnel du Burkina Faso, pour sauvegarder les acquis de notre évolution démocratique et notre progrès socio-économique ».
Il a également dit avoir constamment essayé de donner le meilleur de lui-même « à la stabilité de la sous région ouest-africaine, à l’Afrique, à la paix internationale ».
En outre, il s’est incliné devant la mémoire de tous les morts « occasionnés par cette crise sordide ». Les manifestations contre le projet de révision de la constitution qui lui aurait permis de se remettre en course pour la présidentielle de 2015, ont fait une trentaine de morts selon des sources de l’opposition.
Le président démissionnaire a remercié les militants du CDP (Ndlr : Congrès pour la démocratie et le progrès, parti qui l’a porté au pouvoir), ses collaborateurs, tous les Burkinabè, très nombreux qui ont continué, même dans l’épreuve, à lui faire confiance et surtout ont « su faire preuve de retenue ».
Il salue aussi le courage de ses proches et partisans
« humiliés et dont les biens ont été pillés et incendiés », avant d’admirer « l’humilité de tous les Burkinabè qui sont restés attachés à la paix ».
Pour Blaise Compaoré, il convient que tous demeurent « en prière pour notre pays afin que de l’union sincère des cœurs pour que l’avenir des générations futures ne soit pas hypothéqué par cette crise ».
« J’implore à cet instant les filles et les fils du Burkina Faso, en vertu des valeurs d’intégrité et de pardon qui régissent nos traditions, à s’unir comme un seul homme autour de l’intérêt supérieur du pays, pour que la paix et la démocratie règnent au plus vite. Je demande aux filles et fils du Faso de s’unir, même contre moi, pour que l’essentiel soit sauf », a-t-il écrit, poursuivant qu’il accepte s’il le faut d’être « l’agneau du sacrifice de l’union nationale ».
Aux puissances étrangères notamment les USA et la France, à l’Union Africaine et à la CEDEAO, Blaise dit sa gratitude.
« Enfin je pardonne sincèrement à tous et même à ceux là qui ont failli et m’ont trahi. J’en appelle au pardon de tous. J’accepte d’avance toutes les vexations qui vous paraîtront nécessaires. Mais de grâce restez unis », a-t-il souligné.
Blaise Compaoré, après sa démission, samedi en mi-journée, est actuellement, en exil en Côte d’Ivoire, notamment dans la capitale politique Yamoussoukro, confirment des sources concordantes.
ALK/od/APA
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