Après 17 ans à la tête de la ville de Ouagadougou, le maire Simon Compaoré s’apprête à passer le témoin au futur élu. Le 10 décembre 2012, il était à la rencontre de ses administrés dans les arrondissements de Baskuy, Bogodogo et Boulmiougou pour leur dire au revoir, car, dit-il, à limage du sage dans ecclésiaste 3, «chaque chose a son temps».
Le bourgmestre Simon Compaoré a effectué trois (3) mandats successifs (1995-2000 ; 2001-2006 ; 2006-2012) à la tête de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou. Aux lendemains des élections municipales qui consacreront l’arrivée d’une nouvelle équipe, il effectue une tournée dans les cinq(5) arrondissements de la commune de la ville pour échanger avec un échantillon représentatif des populations.
A chaque rencontre, le message ne varie pas ; il porte sur un bref bilan de l’action communale et des mots de remerciements aux administrés. Le sortant a d’emblée souligné à ses interlocuteurs que contrairement à la rumeur, personne ne l’a poussé à la sortie, mais que c'est une décision de laisser la place aux autres. Il s’est félicité des réalisations : caniveaux ; routes ; éclairages ; écoles ; collèges ; centres de santé… tout ceci grâce au budget qui est passé d’un milliard en 1995 à 22 milliards de nos jours.
La Banque mondiale et l’Agence française de développement (AFD) et bien d’autres partenaires de la coopération décentralisée ont contribué à faire de Ouagadougou ce qu’elle est aujourd’hui. Mention spéciale a été faite à la Brigade verte qui compte 2 087 femmes. Lesquelles rendent la cité propre avec un budget de 500 millions de francs CFA par an.
Il s’est félicité de la prise de conscience des jeunes qui, après tant de dégâts, ont compris que la destruction des feux tricolores et du bitume est loin d’être la solution à leurs problèmes. Au titre des mauvais souvenirs, Simon Compaoré a cité l’incendie du marché central Rood-Woko dont la réhabilitation a nécessité la bagatelle somme de 4 milliards de nos francs et l’inondation du 1er septembre 2009. Face à ces sinistres, il n’a pas manqué de prévenir que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Aux conseillers municipaux, chefs coutumiers, responsables religieux, femmes, anciens et représentants des différents secteurs d’activités, l’édile a lancé : «Vous m’avez conseillé, encouragé, relayé des informations qui m’ont guidé dans l’action aujourd’hui, Ouaga a un peu changé, je vous dis merci». Après les exposés du maître des lieux, les intervenants ont rivalisé de mots aimables à l’endroit de l’illustre partant.
«Travailleur acharné, grand orateur, lorsque sa conclusion est faite sur la justesse d’une cause, il fonce comme un TGV au péril de sa vie», a dit un conseiller de Baskuy sous les applaudissements avant de conclure : «Derrière cette carapace de fer se cache un homme au grand cœur». Amidou Compaoré, président de la Fédération des marchés et Yaar, s’est dit fasciné par la ponctualité de l’homme toujours au poste dès 5 heures du matin et venant aux rencontres à l’heure indiquée sans une minute de retard.
Une veuve d’une voix empreinte d’émotion lui a lancé : «Vous êtes le mari des veuves» non sans fondre en sanglots à l’idée de son départ. Avec philosophie, le bourgmestre a cité Ecclésiaste 3 qui dit que chaque chose a son temps sous le soleil. Il a invité les gens au dernier conseil municipal qui aura lieu au Palais de la culture Jean-Pierre Guingané vendredi 14 décembre et au grand meeting d’au revoir le 3 janvier 2013.
Notons que ces rencontres sont aussi une occasion de rendre hommage aux devanciers dont les portraits ont été affichés aux lieux de rassemblement.