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Burkina: de la contestation à la démission de Blaise Compaoré (FILM)
Publié le vendredi 31 octobre 2014  |  AFP
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© aOuaga.com par KC
Les manifestants ce matin devant l`etat major




OUAGADOUGOU - Voici un rappel des événements au Burkina Faso depuis la manifestation monstre mardi contre un projet de révision constitutionnelle censée permettre le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré, jusqu'à l'annonce vendredi qu'il quittait ses fonctions, après 27 ans à la tête du pays.


--MARDI 28 OCTOBRE 2014--

Des centaines de milliers de Burkinabè descendent dans la rue pour dénoncer le projet de révision constitutionnelle, qualifié de "coup d'Etat constitutionnel". La marche organisée à Ouagadougou, d'une ampleur exceptionnelle en Afrique subsaharienne, rassemble "un million" de personnes, selon l'opposition.

Des affrontements opposent des centaines de manifestants munis de pierres et de barres de fer aux forces de l'ordre répliquant avec des gaz lacrymogènes.

Le pays a basculé dans la crise avec l'annonce, le 21 octobre, d'un projet de révision constitutionnelle portant de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.


--MERCREDI 29 OCTOBRE--

Plusieurs milliers de Burkinabè manifestent dans le calme à Ouagadougou qui retrouve sa normalité, avec commerces rouverts et routes davantage fréquentées, mais moins que d'habitude. Le mot d'ordre de "grève générale" est faiblement suivi.

Un responsable de l'opposition appelle à un "printemps noir" contre le régime, sur le modèle du printemps arabe, et à une "marche sur l'assemblée" le 30 octobre.


--JEUDI 30 OCTOBRE--

Le Burkina s'enflamme: un millier de manifestants incendient l'Assemblée nationale et plusieurs centaines de personnes prennent d'assaut la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB). Des troubles sont signalés à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays (sud-ouest). Le régime annonce l'annulation du vote du projet de révision constitutionnelle, prévu ce jour.

Mais un des leaders de l'opposition, Bénéwendé Sankara, déclare que l'armée s'est "soudée avec le peuple". "L'opposition demande la démission pure et simple du président Blaise Compaoré", dit-il. Le général en retraite Kouamé Lougué, à qui les manifestants ont demandé de prendre le pouvoir, rencontre les plus hauts gradés du pays.

En début de soirée, un communiqué du chef d'état-major des armées Nabéré Honoré Traoré, annonce la création d'un "organe de transition", chargé des pouvoirs exécutifs et législatifs, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel "dans un délai de douze mois". L'armée instaure un couvre-feu de 19H00 à 06H00.

Dans la nuit, le président Compaoré déclare avoir "compris" le message de la population. Il n'évoque toutefois pas une éventuelle démission, se disant "disponible" pour "ouvrir des pourparlers" pour "une période de transition" à l'issue de laquelle il "(transmettra) le pouvoir au président démocratiquement élu".


--VENDREDI 31 OCTOBRE--

L'opposition "appelle le peuple à maintenir la pression en occupant l'espace public", selon l'un de ses principaux responsables, Zéphirin Diabré. "Le préalable à toute discussion relative à toute transition politique est le départ pur et simple et sans condition de M. Blaise Compaoré", dit-il.

Des dizaines de milliers de manifestants descendent dans la rue à Ouagadougou, criant notamment "Blaise dégage!" et "Kouamé Lougué président".

Le président français François Hollande souhaite que le président Compaoré prenne "les bonnes décisions" pour contribuer à l'apaisement. L'Union européenne estime qu'il "revient au peuple burkinabè de décider de son avenir".

Le président Compaoré annonce qu'il quitte le pouvoir et souhaite des élections "libres et transparentes" sous 90 jours, dans un communiqué lu sur une télévision locale.


Selon deux opposants, les troubles ont fait une trentaine de morts et plus de 100 blessés. L'AFP n'a pu confirmer que quatre morts et six blessés graves dans la capitale.


acm/bc/thm
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