Politique
Burkina Faso: Une nouvelle manifestation contre la modification de la Constitution
Publié le jeudi 30 octobre 2014 | Xinhua
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Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi dans les rues de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pour s'opposer à la décision du gouvernement de modifier la Constitution le 30 octobre 2014 à l' Assemblée nationale permettant d'ouvrir la voie à une prochaine candidature en 2015 de Blaise Compaoré, a constaté sur place Xinhua.
"Blaise Compaoré sera donc en fin de mandat en novembre 2015, et devra partir [..]. Le pouvoir du capitaine Compaoré se révélant comme une dictature militaire constitutionalisée, il nous faudra continuer de nous battre pour la liberté et la démocratie véritable [..]", a déclaré devant des milliers de personnes réunies à la Place de la Nation, la plus grande de la capitale, Chrysogone Zougmoré, vice-président de la Coalition contre la vie chère (CCVC).
Environ 50.000 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté, ce mercredi, dans les rues de Ouagadougou pour décrier un système éducatif qu'elles qualifient de "chaotique", alors que le projet de révision de la Constitution a vite pris le pas sur le mot d'ordre, à la veille d'une mobilisation "historique" contre la volonté de M. Comparé de modifier la Constitution.
Les manifestants, majoritairement composés d'élèves et d' étudiants, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir tels que " Non à l'augmentation des frais de scolarité", " Non aux réformes hasardeuses", "Pas de modification de l'article 37" sur un itinéraire d'environ 6 km au centre de la ville.
C'est jeudi le 30 octobre que l'Assemblée nationale doit examiner le projet de loi gouvernemental visant à réviser l' article 37 de la loi fondamentale pour faire passer de deux à trois, le nombre maximum de quinquennats présidentiels. Un changement qui permettrait à M. Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 par un putsch et qui, après avoir effectué deux septennats ( 1991-2005) et deux quinquennats (2005-2015), de briguer un troisième mandat.
Selon M. Zougmoré, "une telle entreprise qui consacre la volonté de Blaise Compaoré de régner à vie, constitue une menace grave pour la paix et les libertés démocratiques, et une remise en cause des acquis des luttes de notre peuple".
"La CCVC en conclut que l'imposture annoncée pour demain (jour de vote des députés), est vouée à l'échec. Il nous faudrait cependant continuer à grossir le marathon, en mobilisant et en organisant les populations [..]", a rappelé M. Zougmoré, également président du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP).
Cette manifestation qui intervient au lendemain de celle qui a rassemblé environ 1 million de personnes dans la capitale burkinabè et dans plusieurs autres localités du pays s'est déroulée dans le calme. L'opposition et plusieurs mouvements de la société civile avaient appelé les populations à faire tout pour bloquer les députés devant les portes de l'Assemblée nationale, qui est depuis mardi protégée par les forces de l'ordre.
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