Dans un message vidéo diffusé en exclusivité, le 28 novembre 2012 sur la chaîne « Al-Jazeera » et mis en ligne, le 3 décembre dernier sur les forums djihadistes proches d’Al-Qaïda, le terroriste Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussaâb Abdelwadoud, chef d’Aqmi, a menacé la France et les chefs d’Etat africains qui préparent une intervention militaire au Nord-Mali de représailles, au cas où ils soutiendraient cette opération.
Ces menaces sont intervenues quelques jours après la défection de Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El-Abbès. « Si vous voulez la guerre, le Sahara sera un grand cimetière pour vos soldats et un désastre pour vos intérêts », avait menacé le terroriste, Abdelmalek Droukdel, dans une vidéo diffusée sur Internet, arguant que « l’invasion du Mali, une guerre française par procuration ». Le chef terroriste prétend qu’il œuvre avec les autres groupes terroristes actifs au Nord Mali, à la restauration de la souveraineté du Mali. Il faudrait rappeler que ladite vidéo est médiatisée, après la défection de Mokhtar Belmokhtar qui a décidé de créer son propre groupe concurrent d’Aqmi, baptisé : « les signataires avec du sang ».
Aussi, l’émirat saharien d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a annoncé, en novembre dernier, la création d’une sixième brigade baptisée « Youssef ben Tachfine ». Formée essentiellement par des Touaregs, cette nouvelle unité est dirigée par Abou Abdelhamid El-Kairouani, un Touareg de la région qui s’est distingué par ses activités au sein du groupe djihadiste. « Nous avons créé cette brigade il y a quelques jours et nous avons choisi pour elle le nom de Youssef ben Tachfine, le célèbre chef almoravide conquérant de l’Andalousie », a déclaré Abou Yahya al-Ansari, membre de la Commission des médias de l’émirat du Sahara.
Le Mujao ciblé par des sanctions onusiennes
Pour sa part, le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), qui s’est illustré par ses activités de narco-terrorisme (trafic de drogue, sécurisation des passages des trafiquants de tout genre et enlèvements des Occidentaux), est dorénavant dans le viseur des organisations internationales.
Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a décrété, le 5 décembre dernier, des sanctions contre le MUJAO, un des groupes terroristes contrôlant le Nord du Mali. Il a été ajouté à la liste noire du comité des sanctions de l’ONU, en tant que groupe lié à Al-Qaïda. Les pays membres de l’ONU ont l’obligation d’imposer aux entités et individus placés sur cette liste, un gel des avoirs, un embargo sur les armes et une interdiction de voyager. L’Unité de fusion et de liaison (UFL), mise en place pour fournir des renseignements tactico-militaires sur l’activité terroriste dans la Sahelo-région, avait plaidé pour l’inscription de ce groupe dans la liste noire de l’ONU.
Cette décision est une première dans la mesure où depuis sa création en novembre 2011 par un groupe de trafiquants de drogue, le MUJAO était considéré par certains pays comme une organisation islamiste avec qui il est possible de négocier. Désormais, les données ont changé au Nord-Mali avec, notamment le refus des populations locales à une intervention occidentale. D’autant plus que des fractures au sein du MUJAO et d’Aqmi ont été exacerbées par les défections de Bilal Hicham (MUJAO) et Mokhtar Belmokhtar (Aqmi). Cette situation a été envenimée par les affrontements répétés entre MNLA et MUJAO et le divorce annoncé entre les mouvements « Anssar Eddine », le « MNLA » et les autres groupes terroristes.