Politique
Burkina: un opposant appelle à un "printemps noir", sur le modèle des printemps arabes
Publié le mercredi 29 octobre 2014 | AFP
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Ouagadougou - Un responsable de l'opposition au Burkina Faso a appelé à un "printemps noir" contre le régime du président Blaise Compaoré, sur le modèle du printemps arabe, et à une "marche sur l'assemblée" jeudi pour empêcher une révision constitutionnelle favorable au chef de l'Etat.
"Le seul mot d'ordre qui vaille c'est la démission du chef de l'Etat (...)", a déclaré à l'AFP Emile Pargui Paré, candidat aux présidentielles de 2005 et 2010, et cadre du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), jeune mais influent parti d'opposition.
"Une chose est sûre, nous marcherons sur l'Assemblée jeudi. Le 30 octobre, c'est le printemps noir au Burkina Faso, à l'image du printemps arabe, le printemps russe avec la perestroïka, la marche sur la Douma (assemblée)", a lancé M. Paré.
L'opposant s'exprimait au lendemain d'une imposante manifestation qui a mobilisé plusieurs centaines de milliers de personnes, un million selon l'opposition, opposés à un projet de révision constitutionnelle qui doit être examiné jeudi devant le parlement.
Ce projet entend réviser l'article 37 de la Loi fondamentale pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
Ce changement permettrait à M. Compaoré, arrivé aux affaires par un putsch en 1987 et qui devait achever en 2015 son dernier mandat, après deux septennats (1992-2005) et deux quinquennats (2005-2015), de concourir à nouveau à la présidentielle.
L'opposition craint que ce changement constitutionnel, qui ne devrait pas être rétroactif, conduise le chef de l'Etat à accomplir non pas un mais trois mandats de plus, lui garantissant 15 années supplémentaires au pouvoir, soit 43 ans de règne au total.
"Si cette loi passe, bonjour au Bénin, au Togo, à la RD Congo, au Cameroun pour le maintien des dictateurs", a commenté Emile Pargui Paré, pour qui le peuple burkinabè est "obligé d'assumer" cette "lutte historique".
Le Burkina Faso sera très suivi par le continent africain dans les jours à venir, alors qu'au moins quatre autre chefs d'Etat préparent ou envisagent des révisions constitutionnelles similaires pour se maintenir au pouvoir, notamment au Congo Brazzaville, au Burundi, en République démocratique du Congo et au Bénin. Le procédé a également été employé dans près de huit autres pays africains ces dernières années.
"Nous n'allons pas être ce peuple qui va donner la mauvaise leçon aux peuples africains parce que c'est un peuple intègre", a tonné M. Paré. Si Blaise Compaoré "ne retire pas son projet, le peuple se donnera le droit de le lui faire comprendre", a-t-il menacé.
roh-jf/hba
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