Les élections couplées, législatives et municipales, qui viennent de se dérouler au Burkina ont dévoilé un aspect de la politique longtemps négligé, notamment l’utilisation des TIC par les partis politiques, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la société civile lors du scrutin. La première innovation est incontestablement, l’utilisation de la biométrie par la CENI qui malgré, quelques couacs, a néanmoins réussi à créer un minimum de confiance entre les différents acteurs du jeu électoral. A cela, il faut ajouter l’utilisation du VSAT.
Avec cette technologie, les 45 provinces ont été équipées de terminaux VSAT et de systèmes de visioconférence permettant l’accès en direct aux images de chaque site depuis le bureau central à Ouagadougou. Selon le président de la CENI, Me Barthélemy Kéré, l’option de la technologie satellitaire vise à faciliter techniquement, l’administration du processus électoral, marqué par des innovations majeures, notamment l’introduction de la biométrie dans l’enregistrement des électeurs et l’organisation des élections législatives et municipales couplées.
Le système de transmission des résultats par liaison VSAT offre des avantages, tels que le déploiement rapide et la connectivité immédiate, en particulier en zone rurale. Cela constitue un atout supplémentaire pour l’acceptation par tous, des résultats des élections. Au-delà de cet aspect, l’autre constat est l’utilisation des réseaux sociaux lors de ces élections. C’est ainsi que certains candidats n’ont pas manqué d’investir Facebook, Twitter, etc. pour faire passer leurs messages. Il y a également des citoyens et médias qui, le jour du scrutin, ont été très actifs dans ces réseaux sociaux. C’est ainsi que quelques résultats et même les difficultés rencontrées sur le terrain, étaient publiés dans les réseaux sociaux, avant les résultats officiels. Toutefois, ce n’est pas encore le grand déferlement vers les TIC.
Certes, il existe quelques avancées en matière d’utilisation des TIC, mais cela ne concerne jusqu’à présent, qu’une minorité de partis politiques et de candidats. De plus, même ceux qui utilisent ces technologies le font de façon superficielle, se contentant juste de donner quelques informations sans une stratégie claire de communication sur Internet. Il est temps que les partis politiques s’approprient ces outils qui peuvent contribuer à rendre les élections plus transparentes et plus crédibles. Par exemple, un parti politique qui a des délégués dans les différents bureaux de vote peut publier automatiquement, les résultats des bureaux de vote après chaque dépouillement dans un site internet ou sur les réseaux sociaux. Ce qui va sûrement amoindrir la manipulation des résultats par la suite. Des pays comme le Sénégal l’ont expérimenté, pourquoi pas de Burkina Faso.