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Modification De L’article 37: L’opposition Lance Un «Dernier Avertissement» À Blaise Compaoré
Publié le mardi 28 octobre 2014  |  FasoZine
Marche-meeting
© aOuaga.com par G.S
Marche-meeting de l`opposition : des milliers de personnes dans la rue contre la révision consitutionnelle
Mardi 28 octobre 2014. Ouagadougou. Des milliers de personnes se sont retrouvées à la 8e marche-meeting de l`opposition organisée contre la modification de l`article 37 de la Constitution




En marge de la marche de l’opposition politique ce mardi 28 octobre 2014 à Ouagadougou, des affrontements entre manifestants et policiers ont éclaté. Après la marche-meeting qui s’est déroulée pourtant sans anicroches, les manifestants ont voulu assiéger l’Assemblée nationale pour, disent-ils, « prévenir les députés du danger qui les guette au cas où ils viendraient à voter le projet de loi qui autoriserait la modification de l’article 37 de la constitution ». Ils se sont heurtés aux forces de l’ordre et de sécurité. Bilan, plusieurs blessés et évanouis transportés d’urgence dans les hôpitaux.

Pourtant, la marche avait bien commencé. Dès 8h30, le cortège, avec à sa tête des présidents de partis et le chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré, s’est ébranlé pour arpenter les artères du centre ville. De la place de la Nation, lieu du rassemblement, ils ont emprunté tour à tour l’Avenue du Médiateur, l’Avenue Nasser, Monseigneur Thevenoud, Avenue de la cathédrale, Kwamé N’Krumah, Rond point des Nations-Unis, Avenue de la Nation pour enfin revenir à leur point de départ, la place de la Nation.

Huit kilomètres à pied, les points levés sous le soleil de plomb. Les manifestants (un million de personnes selon les organisateurs), qui se réclament « héritiers de tous les combattants de la libération du Burkina Faso», ont chanté l’hymne national. Ils ont indiqué qu’ils étaient « contre la férule humiliante, d’il y a déjà 1000 ». Ils ont laissé entendre aussi que « la rapacité ne vient plus de loin, mais qu’elle est ci proche d’eux ». Ils ont juré que « la patrie où la mort, ils vaincront ».

C’est cet optimisme qui a emmené Ami Traoré, une sexagénaire à quitter son quartier, dans la périphérie de Ouagadougou pour, dit-elle, « apporter sa modeste contribution à la lutte de ses enfants ». « Ce président nous a beaucoup flattés », dit-elle. « Nous les femmes avions été pendant longtemps avec lui. Nous l’avons soutenu. Mais maintenant, il faut qu’il parte. Nous ne voulons pas que nos enfants héritent d’un Burkina divisé », a-t-elle martelé avant d’ajouter qu’elle est sûre de l’aboutissement de son combat. « Blaise va partir », se convainc t-elle.

A ses côtés, un jeune étudiant, la vingtaine, tiens un carton sur lequel on peut lire: « Jamais nous ne capituleront devant la tyrannie de la majorité ». Selon son auteur, « trop c’est vraiment trop ». « J’ai 27 ans. Et je ne connais que Blaise comme président. Et il veut modifier la constitution pour rester encore et encore ?», s’interroge le jeune homme.

La phase de l’affrontement

Pendant ce temps, le cortège poursuit son cours normal. Avec des slogans aussi durs les uns que les autres, chacun s’égosille à crier fort, « dans l’espoir que du côté du palais présidentiel, son message soit entendu ». Au bout de trois quart d’heure, le cortège s’immobilise.C’est la place de la Nation.

Le meeting peut enfin commencer. Après Guy Hervé Kam, porte-parole de la société civile, Saran Sérémé prend la parole au nom des femmes. Puis le message tant attendu du chef de file de l’Opposition vient. Zéphirin Diabré, la gorge parfois nouée, a d’abord rendu un vibrant hommage à Hama Arba Diallo (député maire de la ville de Dori, décédé le 1er octobre dernier, Ndlr) avant de lui dédier la manifestation du jour. Pour lui,la lutte est désormais entrée dans sa phase finale. « Maintenant ça passe où sa casse », a-t-il ajouté.

A l’en croire, l’opposition a « interpellé, exhorté, supplié, hurlé et parfois même pleuré » afin que Blaise Compaoré et ses acolytes ne touchent pas à la loi fondamentale du Burkina Faso. Mais hélas, ils sont sur la voie. Il s’est dit donc convaincu, que la phase de la dissuasion dans laquelle l’opposition était est maintenant terminée. Désormais, ajoute t-il « le combat est à la phase de l’affrontement ».

Le chef de file de l’opposition a aussi laissé entendre que cette marche est le dernier avertissement que le peuple donne à Blaise Compaoré. Zéphirin Diabré l’a invité dès aujourd’hui même à retirer purement et simplement le projet de loi. Le chef de file de l’Opposition a aussi dans son message appelé l’ensemble des députés de la majorité à « rester avec le peuple, à garder leur dignité, à ne pas céder à l’intimidation mais à penser à l’avenir de leurs enfants, et à l’ensemble du Burkina ».


Zéphirin Diabré a également sur un ton ferme mis en garde tous les « apprentis sorciers qui parlent au hasard et qui appellent à la violence ». Il a appelé les manifestants à ne pas céder à la provocation et à rester serein. Toutefois, il a indiqué que « nous devons être prêts à mourir pour le Burkina ». Selon M. Diabré, le combat sera long, dur, mais avec la détermination ils feront en sorte que « Blaise débarrasse le palais de Kosyam ». Et pour cela, a-t-il lancé, « la lutte doit être organisée et nous devons éviter l’anarchie ». Tout en appelant ses partisans à rester à l’écoute pour les prochains mots d’ordre, il les appelés à sortir demain pour soutenir la marche de la coalition contre la vie chère.


Dès mécontents affrontent la police

A la fin du meeting, certains manifestants, insatisfaits des mots d’ordre de l’opposition ont décidé de marcher aujourd’hui même sur l’Assemblée nationale. Il s’agissait, selon eux, de « prévenir les députés du danger qui les guette au cas où ils viendraient à voter le projet de loi qui autoriserait la modification de l’article 37 de la constitution ». Mais ils ont fait face à la aux forces de l’ordre qui, après près de deux heures de courses-poursuite, ont réussi à les disperser.

Inoussa Ouédraogo
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