Politique
Afrique: Constitutions amendées, mandats présidentiels illimités (REPERES)
Publié le mardi 28 octobre 2014 | AFP
© aOuaga.com par G.S
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire" |
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PARIS - De nombreux présidents africains ont tenté ou réussi à se maintenir au pouvoir par le biais de réformes constitutionnelles visant notamment à supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels.
Mardi au Burkina, des centaines de milliers de personnes sont descendus dans la rue pour dénoncer un projet de révision constitutionnelle permettant le maintien au pouvoir du président Blaise Compaoré.
Voici un rappel de précédents cas en Afrique depuis une quinzaine d’années:
DJIBOUTI: En avril 2010, le Parlement, entièrement acquis à la cause du président Ismaël Omar Guelleh, adopte une révision constitutionnelle supprimant notamment toute limitation au nombre de mandats présidentiels. Le président Guelleh, au pouvoir depuis 1999, a pu ainsi briguer un 3e mandat en 2011.
ALGERIE: En novembre 2008, le Parlement a supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux en plébiscitant un projet de révision de la Constitution. Le président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a été réélu en 2009 puis en 2014.
CAMEROUN: En avril 2008, l’Assemblée a adopté une révision constitutionnelle supprimant la limitation du nombre de mandats présidentiels. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, a été réélu en octobre 2011 pour un 6e mandat.
OUGANDA: En juillet 2005, une réforme de la Constitution a supprimé toute restriction sur le nombre de mandats pour le chef de l’Etat. Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, a été réélu en 2006 puis en 2011.
TCHAD: En juin 2005, une révision constitutionnelle adoptée lors d’un référendum controversé a supprimé la limitation à deux quinquennats présidentiels. Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 1990, a été réélu en 2006 puis en 2011.
TOGO: En décembre 2002, un amendement à la Constitution a permis à Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis 1967, de briguer un nouveau mandat en 2003. En février 2005, après son décès, une modification de la Constitution par les députés a permis à son fils, Faure Gnassingbé, choisi par l’armée, d’être investi président. Mais sous la pression de la communauté internationale, celui-ci a dû quitter provisoirement le pouvoir avant d’être déclaré vainqueur de la présidentielle.
D’autre part, au ZIMBABWE, une nouvelle Constitution adoptée en 2013 a permis au président Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, de se porter candidat à la présidentielle, qu’il a remportée.
En ANGOLA, l’adoption en janvier 2010 d’une modification de la Constitution prévoyant l’élection du président au suffrage indirect, par les députés, a permis au chef de l’Etat, José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979, d’être investi en 2012 après la victoire de son parti aux élections législatives.
Des dirigeants africains, dont les présidents du RWANDA Paul Kagame, du BURUNDI Pierre Nkurunziza, du CONGO-BRAZZAVILLE Denis Sassou Nguesso ou de la REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) Joseph Kabila, sont aussi soupçonnés par leur opposition de chercher à modifier ou contourner la Constitution de leurs pays pour pouvoir briguer un nouveau mandat.
Certains chefs d’Etat ont modifié la Constitution pour imposer une présidentielle à un seul tour, comme au Gabon en 2003 ou en République démocratique du Congo (RDC) en 2011. D’autres, en revanche, ont tenté vainement des modifications similaires pour rester au pouvoir: en Zambie, Frederick Chiluba a dû y renoncer en 2001 sous la pression populaire et au Malawi, le Parlement s’est opposé en 2002 à ce que Bakili Muluzi brigue un 3e mandat en 2004.
Enfin, en TUNISIE, Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987, avait fait amender en 2002 par référendum la Constitution, ce qui lui a permis de briguer un 4e mandat en octobre 2004, avant de fuir son pays en janvier 2011, chassé par une révolte populaire.
acm/bc/thm
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