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Démission de Cheick Modibo Diarra : Victoire du camp Sanogo !
Publié le jeudi 13 decembre 2012   |  Autre presse


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© Autre presse par DR
Le capitaine Amadou Haya Sanogo président du CNDRE


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La nouvelle est tombée, très tôt le matin du mardi 11 décembre 2012. Le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, a annoncé sa démission, avec l’ensemble de son gouvernement. Une information qui s’est vite répandue, à travers le monde, telle une traînée de poudre, relayée par les agences et organes de presse, après une brève déclaration faite à l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM), par l’astrophysicien. « Moi, Cheick Modibo Diarra, je démissionne avec mon gouvernement », a t-il dit, sans donner d’explication.

Ce qui ravive les interrogations et les supputations. Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que l’astrophysicien, venu porter secours à son pays, décide ainsi de quitter la barque « Mali », abandonnant les occupants, alors qu’elle n’a pas quitté la zone de tempête et que rien n’est véritablement fait pour instaurer l’intégrité territoriale du pays, occupé dans sa partie Nord par des groupes armés, depuis février 2012.

Cheick Modibo Diarra a-t-il choisi délibérément de mettre fin à sa mission de pacification sans crier gare et sans que la communauté sous-régionale engagée aux côtés du Mali pour la sortie de crise ne suspecte le moindre problème ? En tous les cas, les événements qui ont précédé sa démission laissent présager des difficultés de gestion de la crise par son gouvernement. Ceux-ci auraient -ils suffi à le faire partir ? Les jours à venir donneront plus de détails. Mais il y a forcément un lien.

En effet, il a été arrêté à son domicile par des militaires et conduit, manu militari au camp de Kati, comme un vulgaire délinquant. Et comme pour dire que le chef de la junte continue de jouer un rôle dans la gestion du pays, l’ordre est venu du capitaine Amadou Haya Sanogo, ancien chef des putschistes qui avaient renversé le président Amadou Toumani Touré, le 22 mars 2012. Toute chose qui confirmerait les informations selon lesquelles le Mali serait dirigé par deux chefs de gouvernement.

D’un côté, par Cheick Modibo Diarra, nommé à la suite de l’accord-cadre signé début avril, entre la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la junte, qui avait alors remis le pouvoir aux civils et de l’autre, par le capitaine Sanogo qui bénéficie du soutient des forces armées. Sinon, comment comprendre que le premier soit conduit chez le second qui est censé être sous son autorité ? Pire, c’est après leur entrevue que M. Diarra a annoncé sa démission, quelques heures après.

Les faits, actes et gestes semblent même démontrer que cette démission est la victoire du camp Sanogo qui ne cache pas sa satisfaction, suite à ce départ. Les pro-Sanogo estiment que l’astrophysicien a échoué dans sa mission. "Depuis sa nomination, il n’a pas agi en homme de devoir. Tout ce qu’il a fait, il l’a fait au nom de son agenda personnel", a dit le porte-parole de la junte, Bakari Mariko. "L’armée malienne a les ressources nécessaires et la volonté d’aller libérer son pays (…) Si la communauté internationale doit tarder, l’armée malienne prendra ses responsabilités pour libérer son territoire", a-t-il dit.

Ce qui traduit les vraies intentions de la junte, qui n’a jamais admis d’être mise à l’écart dans la crise malienne pour jouer effectivement le rôle qui lui est dévolu, à savoir la protection et la sécurité des personnes et de biens et laisser les politiques jouer le leur. En outre, le capitaine Sanogo s’est toujours opposé, sans ambages, à toute intervention étrangère dans le Nord-Mali. Cela justifierait, peut-être, le report des « concertations nationales » convoquées par le gouvernement de Cheick Modibo Diarra et qui avait pour but de tenter d’établir une « feuille de route » pour les mois à venir, entre tous les acteurs sociopolitiques et militaires maliens sur la résolution de la crise.

Ce qui est déplorable, c’est que le processus de sortie de crise au Mali prend incontestablement, un coup, par cette démission. Il faudra nommer un nouveau Premier ministre, attendre qu’il s’imprègne des dossiers et propose sa feuille de route. Combien de temps cela va-t-il prendre, alors que les populations du Nord - Mali continuent de subir les exactions des groupes armés ?

Séraphine SOME/MILLOGO

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