Politique
Marche-meeting de l’opposition : Le Balai citoyen appelle à la mobilisation
Publié le lundi 27 octobre 2014 | Le Balai citoyen
© aOuaga.com par Séni Dabo
23e anniversaire de la Constitution : le "happy birthday" du Balai citoyen Lundi 2 juin 2014. Ouagadougou. Centre national de presse Norbert Zongo. Le mouvement Le Balai citoyen a animé une conférence de presse pour annoncer les activités commémoratives du 23e anniversaire de la Constitution burkinabè qu`il compte organiser |
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La coordination nationale du mouvement Le Balai citoyen a animé une conférence de presse le 27 octobre 2014 à Ouagadougou. Celle-ci a porté sur la situation nationale marquée notamment par la marche-meeting de l'opposition du 28 octobre contre la modification de l'article 37 de la Constitution, l'examen du projet de loi y relatif le 30 octobre par l'Assemblée nationale. Voici in extenso la déclaration liminaire lue à la conférence de presse.
« Nan larra, an saara !»
Mesdames et messieurs les journalistes,
Encore une fois merci d’avoir répondu à notre appel en ce début d’une semaine qui, de toute façon, marquera l’histoire politique de notre pays.
Mesdames et messieurs,
Depuis le mardi 21 octobre 2014, le régime autocratique de Blaise Compaoré s’est définitivement disqualifié. Le régime a tombé le masque et exhibe à présent son visage hideux à la face du monde. En adoptant en Conseil de ministres extraordinaire le projet de loi portant modification de l’article 37 de notre Constitution, Blaise Compaoré et son gouvernement ont choisi la voie du passage en force et du mépris vis-à-vis du peuple. Ce vaillant peuple burkinabè en lutte depuis que les intentions à peines voilées indiquaient l’obstination du président à s’offrir Kosyam après 28 ans de règne sans partage. Aussitôt adopté en Conseil des ministres, le funeste projet de loi a été déposé, le même jour, à l’Assemblée Nationale pour examen et adoption.
Cet acte est un coup d’Etat constitutionnel au sens de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la Gouvernance, signé et ratifié pourtant par Blaise COMPAORE lui-même. En effet, l’article 10-2 de cette charte dispose que « les Etats parties doivent s’assurer que le processus d’amendement ou de révision de leur Constitution repose sur un consensus national comportant, le cas échéant, le recours au référendum ». Son article 23.5 précise que : « les Etats parties conviennent que l’utilisation, entre autres, des moyens ci-après pour accéder ou se maintenir au pouvoir constitue un changement anticonstitutionnel de gouvernement et est passible de sanctions appropriées de la part de l’Union … tout amendement ou toute révision des Constitutions ou des instruments juridiques qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique ».
Or, il est à noter, d’une part, que le projet de révision de l’article 37 de notre Constitution ne repose sur aucun consensus national. Par ailleurs, en permettant à Blaise COMPAORE d’être encore candidat aux élections présidentielles de 2015, après plus de 28 ans passés au pouvoir, elle porte atteinte au principe de l’alternance. Il en résulte donc que ce projet de révision de la constitution est un coup d’Etat constitutionnel.
Contre ce coup d’Etat, un collectif d’organisations de la société civile, de même que le Chef de file de l’Opposition Politique (CFOP) burkinabè a appelé à la résistance citoyenne. Ainsi, la semaine dernière a été marquée par une série ininterrompue de manifestations spontanées des populations des quartiers de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et de plusieurs autres localités qui ont réagi à cette grave forfaiture. Pour sa part, le Balai citoyen, en coordination avec ses partenaires de la société civile et certains partis politiques, a planifié et mis à exécution des actions d’interpellation de monsieur Blaise COMPAORE et ses alliés. Mais hélas !!!
Les déclarations de monsieur Blaise COMPAORE à la BBC, celle de ses alliés dans certains médias locaux, ainsi que la fermeture des établissements scolaires et universitaires pour toute cette semaine achèvent de convaincre du mépris qu’ils ont pour le peuple burkinabè. Ils incitent aussi le peuple débout à redoubler de détermination pour faire entendre sa voix.
C’est dans cet esprit qu’intervient le présent appel à la mobilisation. Notre appel s’adresse à tout citoyen burkinabè et plus particulièrement aux populations de Ouagadougou à qui nous demandons de se mobiliser massivement pour la marche-meeting de l’opposition prévue pour le mardi 28 octobre 2014 à la place de la nation. Si jamais notre détermination ce jour-là n’arrive pas à convaincre les « braqueurs » de notre Constitution, alors peuple combattant du Burkina Faso, nous n’aurons d’autre choix que de prendre d’assaut l’Assemblée nationale le jeudi 30 octobre 2014. En effet, c’est ce jour que le projet de loi devra être soumis aux députés pour son éventuelle adoption. Conformément à l’article 63 du règlement de l’Assemblée nationale qui dispose « les séances de l’Assemblée nationale sont publiques », les plénières de l’Assemblée Nationale sont des sessions publiques ouvertes aux citoyens. Soyons donc, toutes et tous, à l’Assemblée nationale le jeudi 30 octobre 2014 à partir de 12 h, pour assister aux débats des députés ainsi qu’aux votes qui suivront car c’est l’avenir de notre pays qui est en cause.
Le Balai Citoyen, conformément à ses textes, à son idéal et à sa tradition de lutte, a, depuis sa création, toujours privilégié la voie pacifique et républicaine dans le différend qui oppose le peuple burkinabè au pouvoir de Blaise Compaoré. Toutefois, il est à noter avec force que nos efforts constants de demeurer légalistes imposent en retour à l’autorité publique le respect des mêmes valeurs républicaines vis-à-vis des citoyens. Aussi, à cette étape de la lutte de notre peuple, notre mouvement ne tolérera aucune velléité d’entrave ou de sabotage.
Citoyennes et citoyens du Burkina Faso, populations des villes et des campagnes, travailleurs des secteurs public et privé, travailleurs du secteur informel, sans emplois, étudiants et élèves, femmes et hommes, jeunes et vieux, le Balai Citoyen vous lance un appel à vous lever dès ce mardi pour défendre notre pacte social, la Constitution menacée. Si vous ne le faites pas pour vous même, vous le devez à vos enfants.
Avant de terminer, le Balai Citoyen lance ici un appel vibrant à tous les détenteurs de la force publique d’être résolument du côté du peuple et non de ses oppresseurs.
Mesdames et messieurs les magistrats, vous êtes juges au nom du peuple burkinabè et non du clan Compaoré. Refusez donc d’être les bras exécutant d’un pouvoir finissant qui compte sur vous pour assouvir son dessein antirépublicain. Refusez de condamner et de faire incarcérer des combattants de la liberté au profit d’une dictature.
Membres des forces de défense et de sécurité, votre première mission est de « garantir la sécurité, la souveraineté et l’intégrité du territoire ». Gardez-vous donc de pointez vos armes sur d’autres Burkinabè, frères et sœurs en quête d’une démocratie dont vous serez les premiers bénéficiaires. Ne choisissez pas le camp d’un groupuscule, d’un régime à genoux au détriment du peuple souverain. Faites comme le général Sangoulé Lamizana, fondateur de notre armée, qui a refusé de tirer sur le peuple le 3 janvier 1966.
Notre nombre est notre force !
La patrie ou la mort, nous vaincrons !
Ouagadougou, le 27 octobre 2014
Pour le Balai Citoyen
La Coordination nationale
N.B : la titraille est du site
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