Globalement, la majorité se maintient donc et résiste admirablement bien dans les centres urbains pourtant généralement reconnus comme fiefs des oppositions. Ainsi, l’élection à Ouagadougou présentée comme un duel entre François COMPAORE, deuxième sur la liste du CDP et Zéphirin DIABRE, tête de liste de son parti l’UPC, a tourné à un jeu de massacre au profit du premier, le CDP remportant 4 des 9 sièges de députés de la ville contre 2 à son rival et 11 arrondissements sur 12 contre un seul. En suffrages exprimés, la victoire du CDP est beaucoup plus nette avec ses 230 000 voix contre 104 432 à l’UPC. Entendre dans ces conditions celui-ci crier à « sa victoire » qui serait en train de lui être volée ressemble à une mauvaise plaisanterie.
Si on peut dire que les élections du 2 décembre dernier ont été couplées dans leur organisation et dans leur tenue, on peut difficilement en dire autant de la proclamation des résultats provisoires par la CENI. A la date du vendredi 7 décembre à 18h, prévue à cet effet, nous n’avons eu droit qu’à des résultats partiels des législatives, puis le lendemain, à ceux de la province du Kadiogo et le surlendemain, dimanche 9, à ceux des municipales. Trois jours pour des résultats qu’on annonçait sous le sceau des nouvelles technologies de l’information et de la communication, ça fait tout de même un peu désordre même si ce n’est pas le cafouillage qu’on aurait pu craindre. Cela d’autant plus que la tension est quelque peu montée, entre temps, avec certains acteurs qui, en dépit de tout bon sens, se sont lancés dans des spéculations et des propos tendancieux de nature à perturber sérieusement la suite du processus.
Il faut dire que tout s’était si bien passé jusque-là que la moindre incartade pouvait être surdimensionnée par les esprits malintentionnés et engendrer des troubles. A l’intention de toutes ces personnes et prenant le peuple à témoin, le président de la CENI, Me Barthelémy KERE, a été on ne peut plus clair : « … j’en appelle au sens de la responsabilité de tous afin que les résultats de ces élections ne constituent pas un alibi pour distraire notre solidarité et mettre à rude épreuve notre cohésion sociale. Le code électoral en ses articles 260, 261 et 262 montre la voie à suivre pour contester les résultats des élections… ». Il semble qu’il a été entendu puisque Zéphirin DIABRE de l’UPC, qui avait prédit sa propre impuissance à empêcher ses militants à se « faire entendre » si on lui « volait sa victoire au Kadiogo », a mis de l’eau dans son vin même si ses lieutenants ont gardé le verbe haut. Les Burkinabè en ont tant entendu sur ce registre que la seule surprise a été le fait que de tels propos viennent d’un parti qui avait jusque-là donné l’impression d’un certain civisme et d’un attachement aux valeurs de la République et que tout le monde était d’avis que tout s’était bien déroulé. Le rappel à l’ordre du président de la CENI a, en tout cas, produit l’effet souhaité.
A moins que ce ne soit la vérité des chiffres et le poids des réalités qui aient obligé les bellicistes de l’UPC à entendre raison. En effet, les résultats annoncés sont implacables et ils concrétisent sans nuances nos prévisions d’une recomposition de l’opposition et le maintien des grands équilibres entre celle-ci et le parti au pouvoir et ses alliés qui gardent une majorité plus que confortable.
Que ce soit aux législatives comme aux municipales, l’UPC vient largement en tête devant les partis traditionnels de l’opposition notamment celui du Chef de file d l’opposition, l’UNIR/PS, qui connait une sévère régression. Ainsi, aux législatives, il perd un siège et occupe avec 4 députés le second rang après l’UPC qui en compte 19, tandis qu’aux municipales, avec ses 396 élus, il ne se classe que troisième après l’UPC et le PDS/Meteba qui remportent respectivement 1615 conseillers et 506 conseillers. Malgré cette recomposition, l’opposition, toutes tendances confondues, ne réussit pas à détrôner le CDP et ses alliés.
Au niveau des législatives, le CDP garde sa très forte suprématie même s’il enregistre un recul de trois sièges passant à 70 députés. Dans le même temps, son principal allié, l’ADF/RDA, améliore son score, même s’il perd la position de deuxième parti, en passant de 14 à 18 députés. Il n’est pas inutile de faire observer que malgré son recul en nombre de députés, le CDP enregistre une progression des suffrages exprimés en sa faveur de près de 100 000 voix en passant de 1 373 007 voix à 1 467 749.
Globalement, la majorité se maintient donc et résiste admirablement bien dans les centres urbains pourtant généralement reconnus comme fiefs des oppositions. Ainsi, l’élection à Ouagadougou présentée comme un duel entre François COMPAORE, deuxième sur la liste du CDP et Zéphirin DIABRE, tête de liste de son parti l’UPC, a tourné à un jeu de massacre au profit du premier, le CDP remportant 4 des 9 sièges de députés de la ville contre 2 à son rival et 11 arrondissements sur 12 contre un seul. En suffrages exprimés, la victoire du CDP est beaucoup plus nette avec ses 230 000 voix contre 104 432 à l’UPC. Entendre dans ces conditions celui-ci crier à « sa victoire » qui serait en train de lui être volée ressemble à une mauvaise plaisanterie.
A Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, la victoire du parti au pouvoir est plus nette avec 3 sièges de députés sur les 6 en compétition, l’ADF/RDA s’en octroyant un loin devant l’UPC et l’UNIR/PS qui en remportent chacun un aussi. Aux municipales, le CDP prend tout simplement les 7 arrondissements avec 128 conseillers contre 44 à l’ADF/RDA et 20 à l’UPC. Le troisième au classement est l’UPR avec 12 conseillers.
En attendant l’examen des recours et la proclamation des résultats définitifs par la suite, il faut espérer que les hommes politiques sauront raison garder. Il devra en être de même chez certains observateurs et certains analystes qui ont eu tout faux dans leurs prédictions et qui se trouvant tout nus devant des réalités qu’ils ont voulu occulter, ruent dans les brancards à tout va.