Politique
Me Bénéwendé Sankara, député de l’opposition : "Nous tiendrons le président du Faso et l’Assemblée nationale responsables de toute dégradation de la situation nationale"
Publié le vendredi 24 octobre 2014 | aOuaga.com
© aOuaga.com par Séni Dabo
Projet de révision de la Constitution : les députés de l`opposition tirent la sonnette d`alarme Vendredi 24 octobre 2014. Ouagadougou. Les députés des groupes parlementaires de l`opposition, ADJ (Alliance, démocratie, justice) et UPC (Union pour le progrès et le changement), ont animé une conférence de presse sur le projet de loi portant révision de la Constitution introduit à l`Assemblée nationale par le gouvernement. Photo : Me Bénéwendé Sankara, membre du groupe parlementaire ADJ |
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Les groupes parlementaires de l'opposition à l'Assemblée nationale, ADJ (Alliance, démocratie, justice) et UPC (Union pour le progrès et le changement) ont animé une conférence de presse le 24 octobre 2014 à Ouagadougou. Elle a porté sur le projet de loi portant révision de la Constitution introduit par le gouvernement à l'Assemblée nationale et dont l'examen en plénière est prévu pour le 30 octobre prochain.
Dans la déclaration liminaire, Me Bénéwendé Sankara, membre du groupe parlementaire ADJ, est revenu sur ce qui s'est passé le 23 octobre à la conférence des présidents de l'Assemblée nationale et le lendemain à la plénière sur l'inscription du projet de loi à l'ordre du jour de la session en cours. Selon Me Sankara, tant à la conférence des présidents qu'à la plénière, les 28 députés des deux groupes parlementaires ADJ et UPC ont réitéré leur opposition à l'inscription du projet de loi initié par le gouvernement le 21 octobre dernier. Foi de l'honorable député, une chose inhabituelle s'est produite à la conférence des présidents. Il s'agit du vote, à la demande des élus de l'opposition, pour savoir s'il faut inscrire le projet de loi en question ou non à l'ordre du jour de l'actuelle session. Un vote qui a donné 99 voix pour et 28 contre. Toute chose qui a fait dire à Me Sankara que "tout porte à croire que le 30 octobre, la loi pourrait être votée avec toutes les conséquences que cela pourrait comporter". Déjà, il fait savoir que "toute idée d'un pouvoir personnel et personnifié est inacceptable et le référendum qui viendrait à être organisé dans ces conditions est facteur et source de division du peuple burkinabè". Par la suite, le député Sankara a dit qu'en rencontrant la presse l'intention des députés de l'opposition est de tirer la sonnette et aussi de tenir le chef de l'Etat et l'Assemblée nationale pour "responsables de toute dégradation de la situation nationale".
Dans leurs questions, les journalistes ont voulu savoir si les députés de l'opposition vont boycotté la plénière du 30 octobre ou bien claquer la porte de l'hémicycle comme lors du vote du projet de loi sur le Sénat. Pour Me Sankara, tout dépend de la situation et ils apprécieront d'ici-là. Il a aussi fait savoir que la situation actuelle dépasse les seuls députés et concerne le peuple "qui doit défendre sa constitution". De son côté, Ibrahim Koné, président du groupe parlementaire ADJ, a laissé entendre que mathématiquement lui et les siens partent perdants. Toutefois, il espère que des députés de la majorité présidentielle fassent défection et ne suivent pas les consignes de leurs groupes.
Le député Ablassé Ouédraogo a aussi expliqué qu'il y a un autre scénario qui est le rejet pur et simple du projet de loi. Pour cela, il faut 64 voix contre sur 127. Pour y parvenir, il faut 36 voix aux 28 de l'opposition. Et pour mettre toutes les chances de leur côté, les députés de l'opposition, selon Me Sankara, a entrepris des contacts avec leurs homologues de l'ADF-RDA et de la CFR sans toutefois avoir la certitude que leur message de ralliement sera entendu.
Séni DABO
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