Politique
Projet de révision de la Constitution : "Un assassinat de la démocratie burkinabè", selon des députés de l’opposition
Publié le vendredi 24 octobre 2014 | Partis Politiques
© aOuaga.com par A.O
Groupes parlementaires : l`ADJ fait son bilan Mardi 21 janvier 2014. Ouagadougou. Les députés du groupe parlementaire de l`Alliance pour la démocratie et la justice (ADJ) ont animé une conférence de presse pour faire le bilan de leur action à l`Assemblée nationale. Photo : Ibrahim Koné, président du groupe parlementaire ADJ |
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Ceci est une déclaration du groupe parlementaire Alliance, démocratie, justice (ADJ, opposition) à la conférence des présidents tenue le 22 octobre dernier à l’Assemblée nationale en vue d’inscrire le projet de loi de révision de la Constitution du gouvernement dans l’ordre du jour de la session en cours.
Monsieur le Président,
La conférence des Présidents du mercredi 22 octobre 2014 a porté à l’ordre du jour de la deuxième session ordinaire de l’année 2014 un projet de loi portant révision de la Constitution prévu pour la plénière du 30 octobre 2014.
Cela fait suite à la décision du conseil extraordinaire des ministres du mardi 21 octobre 2014 de passer par notre Assemblée nationale pour modifier l’article 37 de la Constitution adoptée le 02 juin 1991.
Monsieur le Président, la précipitation avec laquelle vous avez convoqué cette plénière pour modifier l’ordre du jour de la deuxième session ordinaire de l’année 2014 explique et complète aussi la fin brutale du dialogue politique inclusif initié le 23 septembre 2014 par le Chef de l’Etat qui avait son agenda caché. Plus grave, cette fébrilité témoigne également du manque de séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif. Ainsi, notre Assemblée nationale va suivre le diktat d’un homme à savoir le Président Blaise COMPAORE à qui profitera cette modification de l’article 37 de la Constitution. Or, l’article 168 de notre Constitution dispose que « le peuple burkinabè proscrit toute idée de pouvoir personnel. Il proscrit également toute oppression d’une fraction du peuple par une autre ».
Monsieur le Président, le Groupe parlementaire « Alternance-Démocratie-Justice » s’est déjà exprimé à la Conférence des Présidents par un vote historique contre l’inscription de ce projet de loi à l’ordre du jour de la présente session, car pour nous, il ne sera pas question de donner notre caution à un coup d’Etat constitutionnel, voire même une forfaiture et un projet criminel contre notre peuple, puisque ce projet de loi est en réalité une violation de la Constitution et un assassinat de la démocratie burkinabè.
Monsieur le Président,
Le rappel historique nous amène à croire que le principe sacro saint de la transition démocratique et de l’alternance n’a aucun sens au Burkina Faso depuis l’adoption de la Constitution le 02 juin 1991. En effet, notre Parlement, au nom du titre XV de la Constitution, a toujours été utilisé pour modifier l’article 37 afin d’assouvir les ambitions personnelles d’un homme. Ce fut le cas en 1997 et en 2000.
Et cette fois-ci encore, le projet qui nous est soumis vise à verrouiller pour les autres et à déverrouiller pour Monsieur Blaise COMPAORE.
C’est cette idée du pouvoir personnel et personnifié qui est inacceptable pour notre peuple qui pense avec notre Groupe parlementaire que modifier l’article 37 en l’état est un péril pour la démocratie, une remise en cause de la paix et de la stabilité, toutes choses qui entraîneront inévitablement une fracture sociale.
Dans ces conditions et dans la sérénité, le groupe parlementaire « Alternance-Démocratie-Justice » votera contre ce projet d’ordre du jour et invite tous les autres députés individuellement et collectivement dans leurs groupes respectifs, par respect et par considération pour le peuple burkinabè, à faire de même. De toutes les façons, le groupe parlementaire « Alternance-Démocratie-Justice » tiendra l’Assemblée nationale et le Président Blaise COMPAORE pour uniques responsables de toute dégradation de la situation nationale.
Je vous remercie.
Ouagadougou, le 23 octobre 2014
Pour le Groupe parlementaire ADJ
Le Président par intérim
Député Bénéwendé Stanislas SANKARA
N.B : la titraille est du site
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