Le médiateur de la crise malienne a justifié les dérives qui ont conduit à l’arrestation du premier ministre par le manque de cohérence dans les choix politiques de l’Etat malien de transition, et pointé du doigt le manque d’engagement du président par intérim, Dioncouda Traoré. Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée ce mercredi matin (12 décembre 2012) dans son pied à terre à Koudougou au lendemain des festivités du 11- décembre, l’actualité malienne avec les récents développements de la crise dans ce pays a été largement abordée ainsi que l’organisation du 52e anniversaire de l’indépendance du pays, dans un face à face avec une brochette de journalistes.
En ce lendemain de la célébration du 52e anniversaire du pays, le président du Faso a salué la qualité de l’accueil et l’énergie déployée sur toute la préparation des festivités, tout en reconnaissant qu’il y a eu « beaucoup de difficultés particulièrement dans cette région où des problèmes se sont posés« .
Blaise Compaoré « inquiet » mais pas surpris
Plus attendu sur l’actualité malienne, Blaise Compaoré s’est dit « inquiet comme l’ensemble de la communauté internationale » face aux derniers développements dans la crise malienne, parce que « le processus qui a conduit au départ du Premier ministre n’a pas suivi les règles de droit ». Inquiet mais pas surpris, car a rappelé le Président, « plusieurs fois j’ai attiré l’attention du monde sur le manque de cohérence, le manque de visibilité dans les choix politiques de l’État malien de la transition« .
Quand Blaise Compaoré refuse de nommer le capitaine Sanogo
Si le président se refuse d’attribuer la responsabilité de la situation actuelle et ne tient pas expressément pour responsable de la situation actuelle, le capitaine Sanogo qu’il refuse d’ailleurs de nommer, il a en revanche semblé reprocher au président Dioncounda de n’avoir pas joué son rôle de chef d’État par intérim.
» Je crois que ce qui a manqué au Mali c’est que très tôt, il fallait que le président Dioncounda prenne en charge la gestion des affaires de l’État conformément à la constitution. A partir du moment où nous n’avons pas senti déjà à l’époque que cette détermination, cet engagement était réel, il était certain que ça ouvrait la voie à des dérives, à des débordements comme nous avons vu avec ces militaires qui ont arrêté le Premier ministre. »
« Le président intérimaire doit être le chef aujourd’hui »
Pour le médiateur qui dit espérer bientôt un nouveau gouvernement déterminé à assurer un dialogue intérieur plus fécond, « il faut qu’on puisse ramener les uns et les autres au respect strict de la constitution. Il y a un président intérimaire et c’est lui qui doit être le chef aujourd’hui au Mali et cela va nous amener à oublier les autres » (ndlr: le capitaine Sanogo que le président ne cite pas).