Le gouverneur de la région du Sud-ouest (dont Gaoua est le chef lieu), Adja Kadidiatou Zampalégré, s’est rendue le 1er septembre dernier auprès de ses administrés réfugiés dans une école de Bobo Dioulasso suite à la crise intercommunautaire à Gaoua. Lors de cette visite, elle a annoncé que des interpellations d’auteurs présumés de meurtres et d’exactions sont en cours.
Le 14 août dernier, la découverte du corps d’un enfant de 12 ans, porté disparu depuis le dimanche 12 août, mettait la ville de Gaoua en ébullition. Pour exiger que le ou les coupables soient punis, des manifestants érigent des barricades dans la ville et incendient des kiosques, avant de s’en prendre au domicile de l’imam de la communauté sunnite, soupçonné d’être à la base du drame, le vélo de l’enfant ayant été découvert non loin de son domicile. Les communautés Mossi et Peulh sont alors accusées par les marcheurs d’être à l’origine de la disparition du garçonnet. Près de 250 Peuhls seront évacuées à l’Ecole nationale des enseignants du primaire de Gaoua, avant d’être amenés à Bobo Dioulasso. Depuis, certains d’entre eux ont regagné la ville de Gaoua.
En compagnie d’une importante délégation, le gouverneur du Sud-ouest est allé tranquilliser ceux qui sont restés à Bobo Dioulasso et échanger avec eux sur les conditions de leur retour à Gaoua. Le calme est revenu à Gaoua leur a-t-elle dit en substance. Des interpellations d’auteurs présumés de meurtres et d’exactions seraient en cours a-t-elle annoncé, sans préciser le nombre des personnes concernées, ni la nature des interpellations. «La machine judiciaire est en marche. Les forces de défense et de sécurité continuent le travail sur le terrain. Des interpellations sont en cours. Tous ceux qui auront une information, des pistes, voudront bien nous aider afin que la justice puisse avoir les éléments nécessaires pour continuer à travailler. La justice fera correctement son travail. Nous serons bientôt en mesure d’avoir toutes les données de cette dramatique affaire», assure t-elle.
Selon le gouverneur, les conditions actuelles sont propices au retour des déplacés. «Il s’agira de faire venir des convois pour que chacun puisse retrouver son environnement, et que les enfants puissent retourner à l’école. Que chacun puisse retrouver son foyer, sa famille. Par rapport à tous ceux qui ont tout perdu, nous sommes en mesure de prendre les dispositions pour l’accueil, en attendant qu’une solution soit trouvée.» A Gaoua, les Peulh pourront retrouver leurs troupeaux qui sont parqués sous bonne garde dans la cour de la nouvelle Résidence du gouverneur non occupée.
