En matière de lutte contre la corruption, le Burkina mène une expérience indiscutablement porteuse dans la sous –région, en Afrique et dans le monde. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un regard sur l’indice de perception du phénomène dans les rapports de 2010, 2011 et 2012 de l’ONG Transparency international.
A l’image du cancer, la corruption est un mal pernicieux dont les métastases se propagent et envahissent l’ensemble des secteurs d’activités de la société, mettant en péril la vitalité du tissu économique des pays. Conscientes de cette situation, les premières autorités du Burkina ont entrepris des actions multiformes qui ont connu du succès ces trois dernières années, comparativement aux autres pays de la sous-région.
En effet, selon l’indice de perception de la corruption publié dans les rapports de Transparency international, le Burkina occupait en 2010 et 2011, la première place des pays les moins corrompus au sein de l’UEMOA et le 5e rang au sein des pays de la CEDEAO. En 2012, notre pays garde toujours la première place au niveau de l’UEMOA et accède même au quatrième rang des pays les moins corrompus de l’espace CEDEAO. Au plan mondial, il passe de la 100ème place à la 83e place soit un gain de 17 places en une année.
Les résultats atteints par le Burkina sont aujourd’hui reconnus et salués par diverses personnalités de la société civile à travers le monde, au regard de la situation d’ensemble des pays africains. Ces avancées notables sont le fruit de la volonté et de l’engagement politiques des autorités du pays avec l’appui de la société civile qui, aux côtés de l’Etat ,ne manque pas de jouer son rôle de veille. Entre autres actions d’envergure menées par les autorités, l’on peut citer :
la relecture du document de politique nationale de lutte contre la corruption adoptée en 2006 par le gouvernement dont le projet a été soumis à sa sanction ;
le projet d’élaboration d’un Système national de suivi de la corruption (SNSC), confié à l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat, et ayant pour vocation de renforcer l’outil de pilotage de la lutte contre la corruption ;
la campagne de sensibilisation à la lutte contre la corruption qui touche des administrations publiques, la société civile, le secteur privé et d’une manière générale, toutes les couches de la population des villes et des campagnes ;
l’adoption d’une loi relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et la mise en place d’une Cellule nationale de traitement des informations financières du Burkina Faso (CENTIF), pour contrer le phénomène du blanchiment de capitaux.
Les acquis sont indéniables, mais il n’y a point de relâchement possible pour le gouvernement qui entend poursuivre les efforts pour répondre aux aspirations et aux attentes des populations de plus en plus exigeantes sur les questions de moralisation de la vie publique, de la mise en œuvre des principes de reddition des comptes, de la transparence, de l’intégrité et la bonne gouvernance.
Concernant le rôle de la société civile et des médias, ces différentes structures s’emploient, à travers des activités de sensibilisation à attirer l’attention des citoyens sur les effets pervers de la corruption et à interpeller les pouvoirs publics pour plus d’efficacité dans la lutte. Il convient également de relever l’appui des partenaires techniques et financiers qui marquent un intérêt croissant à la prise en compte du phénomène dans les programmes d’appui au développement et à l’initiation de mesures concrètes pour contrer le phénomène. L’institutionnalisation en 2004 de la commémoration de cette journée le 9 décembre de chaque année, montre que la communauté internationale a pris conscience de l’ampleur du phénomène et de ses conséquences néfastes sur les efforts dans l’atteinte des objectifs du développement par les différents pays à travers le monde.
Le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon à l’occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption en 2011, disait qu’ « en cette Journée internationale de la lutte contre la corruption, engageons-nous à assumer notre responsabilité en prenant des mesures énergiques contre la corruption, en jetant l’opprobre sur ceux qui s’y livrent et en mettant en place une culture qui attache de la valeur aux comportements éthiques ». C’est dire que le combat est commun à toutes les couches sociales qui doivent nécessairement s’y impliquer pour donner toutes les chances à la lutte d’aboutir.
Du reste, les différents acteurs au Burkina l’ont compris, en témoigne le communiqué conjoint diffusé dans la presse à l’occasion de la commémoration de ladite journée par des structures comme l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Réseau des parlementaires engagés dans la lutte contre la corruption (BURKINDI), le Réseau africain des journalistes pour l’intégrité et la transparence (RAJIT) et le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC).